Ligue des nations : Des Espagnoles renforcées par la crise ?

Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 28 février 2024 à 12h06

Opposées aux Bleues mercredi soir en finale de la Ligue des nations féminine, les championnes du monde espagnoles semblent encore plus unies depuis la crise traversée après le baiser forcé de Luis Rubiales à Jenni Hermoso. Même si elles attendent plus de changements.

En quête du tout premier titre de leur histoire, les Bleues, qui réfutent la théorie du « plafond de verre », comme l'a expliqué Eugénie Le Sommer, défient l'Espagne mercredi (19h) à Séville, en finale de l'édition inaugurale de la Ligue des nations féminine. Si les Tricolores ont souffert, surtout en fin de match, pour écarter l'Allemagne vendredi (2-1), les championnes du monde n'ont pas tremblé pour disposer des Pays-Bas lors de l'autre demi-finale (3-0), dans ce même stade de La Cartuja qui accueillera la finale. Pour Aitana Bonmati, la lauréate du Ballon d'or qui a marqué le deuxième but de la Roja vendredi, ce sera "du 50-50" face aux joueuses d'Hervé Renard. Mais ce sont bien la Barcelonaise et ses partenaires qui partiront avec les faveurs des pronostics. Des joueuses qui ont traversé plusieurs crises depuis leur sacre mondial de l'été dernier, suite à la polémique engendrée par le baiser forcé de Luis Rubiales, le désormais ex-président de la Fédération espagnole, à Jenni Hermoso.

Des joueuses encore plus unies

Aujourd'hui aux Tigres, dans le même club mexicain qu'André-Pierre Gignac, l'attaquante de 33 ans, a retrouvé le sourire, même si "le processus a été difficile, il a fallu faire comprendre beaucoup de choses." Et celle qui a ouvert le score contre les Néerlandaises a hâte d'affronter les Bleues : "Pour moi, c'est très important de jouer une autre finale. Je me sens bien, le football continue à me faire vivre, je veux continuer à profiter des matches avec mon équipe nationale et avec mon équipe des Tigres, et je continue à profiter de ce sport." Le baiser forcé dont elle a été victime a donc coûté sa place à Rubiales, mais aussi à son secrétaire général Andreu Camps et à son fidèle sélectionneur Jorge Vilda, lui aussi touché par les polémiques et à qui les joueuses s'étaient déjà opposées en raison de son management brutal avant même le Mondial. Si ces épisodes ont encore plus uni Hermoso et ses coéquipières, désormais entraînées par Montserrat Tomé, ex-adjointe de Vilda, elles regrettent toujours l'immobilisme du football féminin espagnol, malgré ce premier titre mondial. "Malheureusement, je ne peux pas dire que beaucoup de choses ont changé, déplore ainsin Bonmati, interrogée par L'Équipe. Quand les Anglaises ont gagné l'Euro, il y a eu des répercussions, des investissements dans le championnat, les stades sont pleins. Ici, j'ai l'impression que la Coupe du monde n'a servi à rien." Un sacre en Ligue des nations y changerait-il quelque chose ?

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