Rédaction Media365, publié le dimanche 18 décembre 2022 à 20h55
En rendant une copie magistrale contre l'Argentine (3-3, 2-4 t.a.b.), dans ce qui s'apparente à la plus belle finale du siècle, Kylian Mbappé, meilleur buteur de cette Coupe du monde, a encore ébloui la planète entière.
Une moue de cent mètre de long, un regard dans le vide et ce trophée de meilleur buteur d'une Coupe du monde qui glissait presque de ses mains : Kylian Mbappé s'est senti bien seul sur cette longue estrade, après avoir tourné la tête lorsqu'un objet doré un peu plus scintillant avait traversé son champ de vision. Personne ne pouvait le consoler. Ni ses coéquipiers, ni son sélectionneur, ni le Président Emmanuel Macron, encore moins son ennemi Leandro Paredes. Il est rare de voir un fauve lâcher les crocs. Mais c'est aussi la vie d'un champion. Et à l'aube de ses 24 ans, le Parisien peut se targuer d'une prouesse : il a déjà sa place au panthéon des plus grands.
Mbappé reste dans les pas de Pelé
Au cœur de cet après-midi d'automne où les neuf dixièmes de la planète n'avait d'yeux que pour la dernière croisade de Lionel Messi, le prodige de Bondy est presque parvenu à renverser une montagne. À tel point que l'on pourrait suggérer, sans tomber dans le blasphème, que si la voix de Diego a sûrement porté Leo, le Mondial de Mbappé a été tout aussi maradonesque. Dans sa capacité à imprimer les rétines. Dans son intelligence pour contrecarrer les plans adverses. Dans son courage. Dans incroyable résilience.
Il est à se demander si la notion de pression existe vraiment dans le logiciel du garçon. C'est comme si ce spectre-là glissait sur lui. En finale de Coupe du monde, Mbappé est comme chez lui. Comme au city stade de Bondy. Parce que c'est son monde. Parce qu'il est né pour ça. Parce qu'il a été conçu pour s'asseoir à cette table-là. Quand l'équipe de France balbutiait son football pendant les deux tiers de cette finale, son numéro 10 a encore allumé l'interrupteur, à toute vitesse, comme toujours avec lui. Deux minutes chrono, même pas. Un penalty sans trembler face à un spécialiste du genre. Et une merveille de volée, limpide et salvatrice, pour faire parcourir un vent de panique dans tous les rangs de l'Albiceleste.
Le plus fort, dans cette affaire, c'est que le champion du monde a encore transformé deux penos contre ce diable d'Emiliano Martinez. C'est dire l'aplomb du garçon. L'histoire retiendra que Kylian Mbappé a donc inscrit 12 buts en 14 matchs de Coupe du monde, à moins de 24 ans, dont 4 en finale, avec un triplé en prime - fait unique depuis Pelé. L'histoire retiendra, aussi, qu'il est le 5e joueur de l'histoire de la Coupe du monde à marquer durant 2 finales après Pelé (1958, 1970), Vava (1958, 1962), Breitner (1974, 1982) et Zidane (1998, 2006). On jurera que Kylian aura droit à un clin d'œil de Pelé pour ces records. Mais dans un soir comme celui-ci, même le Roi ne pourra pas le consoler. Merci quand même, Kylian. Merci.