Paul Rouget, Media365 : publié le samedi 18 décembre 2021 à 09h07
Pierre Ferracci, le président du Paris FC, ne décolérait pas après les incidents qui ont entraîné l'arrêt du match de Coupe de France face à l'OL, pointant du doigt son homologue lyonnais Jean-Michel Aulas.
Ce devait être la fête du football. Et ça l'a été jusqu'à la mi-temps de ce 32e de finale de Coupe de France entre le Paris FC et l'OL, dans un stade Charléty qui devait battre son record d'affluence vendredi (14 653 spectateurs). Gaëtan Laura avait rapidement ouvert le score pour les joueurs de Ligue 2 (7e), avant que Moussa Dembélé n'égalise juste avant le repos (44e). Et c'est à la pause que la situation a dégénéré. D'après Le Parisien, des supporters lyonnais qui étaient arrivés après le coup d'envoi, en raison d'un TGV retardé, ont jeté des fumigènes vers des fans adverses et provoqué des mouvements de foule, alors que des affrontements ont aussi eu lieu en tribune. De nombreux supporters se sont alors retrouvés sur la piste d'athlétisme du stade du XIIIe arrondissement de Paris et même sur la pelouse, ce qui a retardé le coup d'envoi d'une seconde période qui ne débutera finalement jamais.
Après le jet de bouteille sur Dimitri Payet entraînant l'arrêt d'OL-OM le mois dernier, Jean-Michel Aulas, qui avait fait tout son possible pour minimiser les faits, avait ensuite assuré qu'il s'agissait d'un "acte isolé", osant même affirmer, d'après le site Olympique et Lyonnais, que l'agresseur de Payet était en réalité un supporter marseillais et non lyonnais... Vendredi soir, le président lyonnais est resté dans le même registre. "Il y a des responsabilités évidemment partagées, a-t-il ainsi déclaré. Mais le premier geste, le lancement d'un pétard, n'a pas été fait par les supporters lyonnais." Alors que l'OL n'avait dépêché que 14 stadiers pour 600 supporters, Aulas a surtout regretté qu'il n'y ait pas assez de policiers, et lancé une autre accusation : "On me dit que des supporters du PSG sont également dans le stade."
Ferracci : "Aulas doit faire le ménage"
Un argumentaire qui n'a absolument pas convaincu son homologue du Paris FC. Car s'il confiait avant la rencontre avoir été "inspiré" par la réussite de Jean-Michel Aulas à Lyon, Pierre Ferracci n'a pas mâché ses mots. "Il m'arrive de défendre Jean-Michel Aulas mais il m'arrive aussi de dire qu'il faut arrêter de délirer. Je veux bien que les responsabilités soient toujours partagées mais cela vient toujours des mêmes clubs. Le Paris FC n'a jamais eu de problème ces dernières années et pourtant il y a aussi des matchs tendus en Ligue 2, a-t-il d'abord déclaré, rapporte RMC. Il faut que Jean-Michel Aulas arrête avec les responsabilités partagées, ce n'est pas vrai. C'est de la folie pure et simple. Il va envenimer les choses. Je lui ai dit qu'il allait faire plonger le football français s'il ne faisait pas le ménage. Il doit prendre ses responsabilités."
"C'est lui qui est venu me dire qu'un groupe appelé Panda du PSG était venu attaquer les Lyonnais. C'est ce que lui a fait raconter sa responsable sécurité qui écumait les couloirs et les vestiaires en inventant plusieurs histoires différentes, a encore taclé le président parisien. La violence, elle est en face de moi. Ce sont des gens qui, si on ne met pas la police en face, sont intenables. Ils peuvent parfois tomber sur des supporters parisiens qui réagissent quand des mômes prennent des fumigènes sur la tête ou que des gens tapent avec des chaînes cloutées. Jean-Michel doit prendre ses responsabilités et faire le ménage. Ces gens-là n'auraient jamais dû venir à Charléty en arrivant après 20h à la gare de Lyon. Les clubs sont responsables de leurs supporters." Reste maintenant à savoir quand se rejouera ce match, s'il se rejoue, et quelles seront les sanctions pour ce nouveau dérapage dans un stade. Car ça commence à faire beaucoup...