Patrick Juillard, Media365, publié le mardi 30 janvier 2024 à 16h05
Nommé sélectionneur de la Côte d'Ivoire après le départ de Jean-Louis Gasset, son ex-adjoint Emerse Faé a passé haut la main son premier test, lundi soir à Yamoussoukro face au Sénégal (1-1, 6-5 tab).
Appelé à prendre au pied levé les commandes de l'équipe nationale ivoirienne à la place de Jean-Louis Gasset dont il était l'adjoint, Emerse Faé passait un test important lundi à Yamoussoukro. Après avoir vécu l'angoissante attente du repêchage en tant que meilleur troisième, le nouveau sélectionneur s'est retroussé les manches et est passé en mode action, secondé par Guy Demel, autre binational et ancien des années 2000-2010. Une nouvelle compétition n'allait-elle pas commencer sur la pelouse du stade Charles-Konan-Banny, face au Sénégal, tenant du trophée ?
La déroute subie face à la Guinée équatoriale (4-0) donnait toute latitude au nouvel occupant de banc pour opérer des choix forts. Ce qui fut fait. Au coup d'envoi, on remarquait un changement par ligne, avec les titularisations d'Odilon Kossounou en défense centrale, de Jean-Michaël Seri dans l'entrejeu et de Max-Alain Gradel en attaque. Un petit nouveau au grand gabarit et deux grands anciens de petite taille, comme pour signifier que l'équilibre d'équipe était au centre des préoccupations de la nouvelle direction technique.
Kossounou et Seri, le double pari réussi de Faé
Si le déroulement de la rencontre laissa d'abord craindre le pire, avec l'ouverture du score sénégalaise dès l'entame par Habib Diallo, ces choix allaient s'avérer payants. Du haut de ses 23 ans, Odilon Kossounou commandait la manœuvre avec aisance. Présent dans le combat (6 duels gagnés dont 3 aériens, 1 dribble de dégagement réussi), le joueur du Bayer Leverkusen a également affiché une belle sécurité technique, avec 89% de passes réussies. Et que dire dans ce registre de la prestation de Jean-Michaël Seri ? Avec un quasi sans-faute dans les transmissions (95% de passes réussies) et une présence de tous les instants dans la bataille du milieu (5 tacles et 2 interceptions), l'ancien Niçois a rayonné comme au plus belles heures de sa carrière. Lui qui avait dit vouloir « tout donner pour notre coach » a parfaitement tenu parole.
« Nous étions juste calmes. À la mi-temps, l'entraîneur nous a demandé de continuer de la même manière. Nous étions très solidaires », a-t-il réagi après la rencontre au moment de se voir remettre le trophée d'homme du match. « Nous n'avons pas bien commencé le match, et après avoir reçu le but, nous avons répondu et nous avons pris le contrôle du match, avec un rendement de l'équipe... Avant le match, j'ai refusé de parler du passé. L'important c'est que nous nous sommes qualifiés pour les quarts de finale. La Côte d'Ivoire s'est qualifiée pour le tour suivant, et c'est le plus important pour moi. » Si l'on ajoute à ces paris réussis un coaching judicieux, tandis qu'Aliou Cissé manquait le sien, on comprend mieux pourquoi Emerse Faé est désormais aux yeux de tout un pays l'homme de la situation.