Cameroun : Le stade phare de la dernière CAN à l'abandon

Cameroun : Le stade phare de la dernière CAN à l'abandon©Media365

Patrick Juillard, Media365, publié le vendredi 06 janvier 2023 à 11h40

Les travaux du complexe d'Olembe, théâtre de la finale de la dernière CAN au Cameroun, sont à l'abandon suite au retrait de l'entreprise chargée de les mener à bien.

Nouvelle affaire de gros sous au Cameroun. Moins d'un an après la CAN 2021, terminée en février dernier par le sacre du Sénégal, le complexe sportif d'Olembe, théâtre de la finale de l'épreuve, est à l'abandon. La société canadienne Magil, chargée de l'achèvement des travaux commencés par l'italienne Piccini, a résilié de façon unilatérale le marché relatif à leur achèvement. Un courrier du ministre des Sports et de l'Éducation physique, Narcisse Mouelle Kombi, fait état de cette décision et livre force détails sur l'enlisement d'un chantier supposé doter le Cameroun d'un outil dernier cri pour l'accueil de rencontres internationales de football.

Car si le stade lui-même a été livré en temps et en heure pour la CAN 2021, disputée début 2022, il n'en va pas de même du complexe, avec un centre commercial, des courts de tennis, des gymnases et autres salles de cinéma, qui devait sortir de terre autour de l'enceinte de 60.000 places. Plus de 163 milliards de FCFA ont pourtant déjà été engloutis dans ce grand projet.

« Magil a multiplié les subterfuges pour ralentir artificiellement le rythme des travaux », qui furent même un moment arrêtés pendant six mois, indique le représentant du gouvernement dans sa correspondance. Et d'accuser l'entreprise de « stratagèmes pour gonfler artificiellement ses prestations », le tout « dans une logique de chantage et de blocage ». De quoi mettre l'État camerounais vent debout, d'autant que le site d'investigation français Mediapart a publié une grille des salaires des employés de Magil, dévoilant des rémunérations sans commune mesure avec ce qui se pratique par ailleurs dans le pays.

Certains des sous-traitants de Magil ont obtenu de la justice camerounaise des saisines sur les comptes bancaires de l'entreprise canadienne, par ailleurs assignée devant une cour d'arbitrage internationale à Paris. Aussi, la décision de Magil Construction de rompre unilatéralement le contrat avec le Cameroun « n'est nullement une surprise, car après la signature dudit contrat, les actes posés par Magil, démontrent des intentions malsaines », selon le ministre. En attendant l'issue de cette affaire, le complexe d'Olembe demeure inachevé, et les équipes nationales camerounaises continuent de recevoir leurs adversaires sur d'autres terrains.

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