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Grenoble - Mamadou Diarra : " Je suis un soldat " [exclu]

Grenoble - Mamadou Diarra : " Je suis un soldat " [exclu]©Media365
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, publié le 23 septembre

Défenseur de Grenoble, Mamadou Diarra évolue dans la charnière centrale la plus hermétique du moment en France et en Europe, avec zéro but encaissé en six journées. Avant la réception de QRM ce samedi (19h00), l'intraitable arrière central se raconte à Sport365.

Pour Mamadou Diarra, l'histoire a commencé à Dakar, au Jaraaf, l'un des plus grands clubs au Sénégal. « Je rêvais depuis longtemps de jouer pour ce club. En 2011, j'ai tenté ma chance à une détection dans mon quartier », se souvient-il. Le jeune garçon tape dans l'œil de l'encadrement, passe des tests avec les U17 du club. C'est parti pour cinq années dans les équipes de jeunes. Jusqu'à un premier tournant. « J'ai signé un contrat stagiaire avec les A en 2015. La première saison, j'ai joué les matchs de Coupes et 5 matchs de championnat. Je me suis révélé au grand public l'année suivante. On avait fait un bon championnat, terminé à la deuxième place, à deux points de l'US Gorée. »

Les choses s'enchaînent ensuite. « J'ai appris à ce moment-là que Boluspor avait envoyé quelqu'un me superviser. Ils m'ont contacté à la fin de la saison. Ils étaient vraiment intéressés et m'ont envoyé leur proposition. Je me suis dit que c'était une chance et j'ai accepté la proposition. J'ai signé mon contrat à Dakar. »

De Dakar à la mer Noire

Un signe de considération. De Dakar à Bolu, dans la région de la mer Noire, au nord de la Turquie, le contraste est saisissant. « Je ne connaissais pas le froid de l'Europe. Mais je suis un soldat, je me suis adapté. Et puis la Turquie est un pays musulman : cela m'a facilité l'intégration », raconte celui qui était alors le seul Africain de Boluspor.

Mamadou Diarra verra ensuite arriver le Nigérian Chukwuma Akabueze, dit Bentley, puis son compatriote Cherif Sané. Et comme partout où il a joué, le défenseur porte bientôt le brassard. Une véritable vocation : « Je suis d'abord le capitaine de ma famille, beaucoup de gens comptent sur moi. Être le capitaine de mes équipes, c'est juste la suite logique. Je suis un gagneur, un travailleur, je n'aime pas perdre. Je transmets ces qualités aux autres, pour les tirer vers le haut. »

Remarqué par les clubs de Süper Lig, l'élite turque, Mamadou Diarra va poursuivre sa progression à Bursaspor. Il signe deux ans mais ne pourra aller au bout de son contrat. « Le club était en faillite, puis le championnat s'est arrêté à cause du Covid. Je suis resté cinq mois sans salaire, puis j'ai résilié pour signer avec Giresunspor, un autre contrat de deux ans », rembobine-t-il.

« Le public en Turquie ? C'est ouf ! »

Sous ses nouvelles couleurs, les choses se passent bien, avec une remontée dans l'élite, avant de se gâter. Comme à Bursaspor, les salaires n'arrivent plus et le contrat est rompu avant terme. Malgré ces revers de fortune, Mamadou Diarra garde un bon souvenir de ses années en Turquie : « Le public peut être très très chaud, quand tu joues Gala, le Fener, Besiktas, ou Trabzonspor, c'est ouf ! Cela motive, tu apprends à résister à la pression. C'est ce qu'on aime en tant que footballeur, se transcender pour le public ! »

Sans contrat en pleine saison 2021-2022, Mamadou Diarra n'a pas le temps de gamberger. Rentré au pays, il se projette vers de nouveaux défis. « Le capitaine ne doit normalement pas laisser le bateau en pleine mer. Mais après huit mois sans salaire parce que je ne voulais pas prolonger, j'étais arrivé à bout, concède-t-il. Je me suis d'abord reposé, puis j'ai repris l'entraînement avec un préparateur physique personnel. Six jours par semaine, je m'entraînais dur. J'étais prêt à reprendre à tout moment. Quand Grenoble m'a contacté, j'ai été intégré vite fait au groupe. »

Grenoble, défense la plus hermétique d'Europe...

Au GF 38, club familial riche en joueurs africains, Mamadou Diarra ne connaît pas le moindre problème d'adaptation. « Je me suis vite senti bien. C'était plus facile qu'en Turquie, où j'avais été obligé d'apprendre l'anglais et le turc », lâche-t-il dans un sourire. La suite, elle prend une jolie tournure : après six journées de Ligue 2, Grenoble n'a toujours pas encaissé le moindre but. Rester le plus longtemps possible une forteresse imprenable, sans pour autant en faire une obsession, voilà l'objectif de Mamadou Diarra : « Des buts, on en prendra forcément, mais on bosse au quotidien pour ne pas en encaisser », positive-t-il.

Celui qui dit devoir encore améliorer son « jeu long » et sa « qualité de relance », forme une charnière redoutable avec son compatriote Arial Mendy (« un bon gars, qui connaît mieux la Ligue 2 que moi et m'apprend des choses »). Déjà appelé en équipe nationale A par Aliou Cissé, son compatriote donne des idées à Mamadou Diarra. « Bien sûr que j'y pense. Comme tout joueur, je suis un soldat de la nation. Je répondrai présent quand il fera appel à moi. C'est un rêve, d'autant que j'ai joué avec toutes les catégories, de U17 à U23. Il ne me manque que l'équipe A. » Si jouer en Ligue 2 est un handicap ? « Je dis non. Il y a Abdoulaye Ndiaye à Troyes ou Formose Mendy qui était à Amiens. » Alors pourquoi pas ?

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