Escrime : L'épée masculine française en pleine crise

Paul Rouget, Media365 : publié le vendredi 15 mars 2024 à 17h06

Les épéistes Romain Cannone, Yannick Borel et Alexandre Bardenet, qui ne s'entraînent plus à l'Insep, exigent le départ de leur ancien manager Hugues Obry, resté dans le staff tricolore.

L'escrime tricolore continue à tanguer, à un peu plus de 130 jours du début des Jeux Olympiques de Paris. Après le contrôle positif de la championne du monde de fleuret Ysaora Thibus, c'est l'épée masculine qui pique sa crise. Une crise qui couve depuis de longs mois. Et la victoire de Yannick Borel, dimanche dernier à Budapest lors de l'étape hongroise de la Coupe du monde, n'y a rien changé. Aux côtés de ses coéquipiers Romain Cannone (photo) et Alexandre Bardenet, le champion du monde par équipes de Rio dénonce dans L'Equipe la situation "intenable" dans laquelle ils se trouvent, un trio qui contestait leur manager général Hugues Obry, qui a démissionné fin février et a été remplacé par son adjoint, Gauthier Grumier, dont il est devenu l'adjoint ! La relation du trio avec Obry, qui était d'ailleurs présent en Hongrie et conserve la confiance du DTN, a commencé à se tendre l'an dernier lors des championnats du monde de Milan, où le médaillé d'argent de 2000 aurait pris à partie Borel.

"On ne peut pas continuer comme ça"

"Ce n'est pas une réunion, c'est mon procès, confie Borel au quotidien sportif. Hugues (Obry) me reproche d'avoir donné un conseil à Alexandre (Bardenet) contre le Canada et me dit : « Quand tu fais ça, tu es mon ennemi. » Il parle ensuite de ma blessure du début d'année, où je m'étais fracturé le pied dans un coup de sang en tapant dans une porte. Il m'avait reproché d'avoir « abandonné le groupe » et n'avait pris aucune nouvelle. Il revient aussi sur un aller-retour d'une semaine en Guadeloupe et sur des choses personnelles avec mon père. Des trucs privés que je lui ai confiés qui sortent comme ça, en plein milieu d'un championnat du monde." La rupture est depuis consommée, alors qu'une autre discussion mouvementée avec Obry a eu lieu ensuite à l'Insep, où les trois hommes ne s'entraînent plus, puisqu'ils sont chacun retournés dans leur club respectif. Pour Cannone, "on ne peut pas continuer comme ça, avec Hugues dans le projet olympique et un directeur technique national acquis à sa cause", lance le champion olympique en titre. Ambiance...

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