Mathieu Warnier, Media365, publié le 6 mai
Alors qu'une commotion cérébrale va le contraindre à arrêter sa carrière, Sébastien Vahaamahina s'est longuement confié au quotidien L'Equipe et critique très vivement l'attitude des dirigeants de Clermont le concernant.
Sébastien Vahaamahina a le cœur lourd. Absent depuis le moins de décembre dernier et la victoire de Clermont face aux Stormers en Champions Cup, le deuxième-ligne de l'ASM ne foulera plus les pelouses. En effet, en plus d'une fracture du nez, le natif de Nouméa a été victime d'une commotion cérébrale qui restera celle de trop. « En six ans, c'est la dixième répertoriée. Il y en a eu d'autres mais elles n'ont apparemment pas été enregistrées dans mon dossier médical, a confié l'intéressé dans un entretien accordé au quotidien L'Equipe. J'ai des symptômes de plus en plus fort après chaque commotion, avec un impact sur ma vie de joueur de rugby professionnel mais aussi sur ma vie privée. » Alors que les médecins du club clermontois lui ont très vite dit que sa carrière allait prendre fin en raison des risques pour sa santé. « C'est brutal et douloureux, très douloureux même, a ajouté Sébastien Vahaamahina. Je comprends que c'est dangereux de retourner sur un terrain de rugby. » En plus de la douleur de devoir faire le deuil de sa carrière de rugbyman professionnel, le joueur de 31 ans assure avoir très mal vécu l'attitude de ses dirigeants.
Vahaamahina « déçu et blessé »
Il vise notamment le président Jean-Michel Guillon, qui va prochainement passer le témoin à Jean-Claude Pats, auquel il a « écrit une lettre de quatre pages » pour « lui exprimer mon mécontentement et ma profonde déception concernant l'attitude du club ». Face à l'absence de réponse, Sébastien Vahaamahina a essayé d'avoir une entrevue avec ses dirigeants mais cette demande est restée lettre morte. « J'ai compris que l'ASM avait sûrement autre chose à faire que de s'occuper de ses vieux soldats », a-t-il confié la mort dans l'âme. Alors que la saison touche prochainement à son terme et qu'il ne portera plus le maillot clermontois, l'ancien international (46 sélections) demande aux dirigeants du club auvergnat qu'ils « reconnaissent leurs responsabilités » mais également « honorent leurs engagements contractuels » envers un joueur encore sous contrat pour deux ans. « Cinq mois ont passé et ils auraient pu me faire une proposition décente et claire pour terminer correctement mon histoire avec le club, ajoute Sébastien Vahaamahina. S'ils ne l'ont pas fait, c'est qu'ils ne veulent pas le faire. » Le natif de Nouméa se dit « déçu et blessé » alors qu'il considère « mériter plus de respect » de la part d'un club dont il porte les couleurs depuis 2014.
Vahaamahina : « Ils sont pressés d'en finir avec moi »
Toutefois, l'histoire entre l'ASM et Sébastien Vahaamahina devrait s'achever dans la discorde. A l'occasion de cet entretien, le joueur révèle qu'il a appris ne plus être officiellement licencié auprès du club clermontois par l'intermédiaire d'un courrier qui lui a été adressé par Alexandre Martinez, président par intérim de la Fédération Française de rugby (FFR). « Je pense que c'est terminé », a-t-il lâché avant de confier que les « examens à passer et toute une liste de rendez-vous médicaux avec des spécialistes et la médecine du travail », « c'est trop long pour l'ASM ». Mettant en avant « neuf ans d'un engagement sans faille pour l'ASM », Sébastien Vahaamahina ne mâche pas ses mots à l'encontre d'un club qui semble lui tourner le dos. « J'ai honte pour mon club alors que mon licenciement pour inaptitude est en cours », a-t-il confié avant d'affirmer qu'il a « dit aux dirigeants qu'ils avaient tout gâché, comme s'ils avaient tout effacé ». « Les joueurs ont des devoirs, mais aussi des droits. Ils sont pressés d'en finir avec moi, concède pour conclure le deuxième-ligne. Tout cela est injuste. Ils n'assument pas. On est comme des voitures pour eux. Et quand on est foutu, on part à la casse. » Des propos qui jettent l'opprobre sur l'ASM.