Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 01 mars 2024 à 09h14
Hugues Obry, coach des épéistes tricolores, cède dans son conflit face aux épéistes tricolores Romain Cannone, Yannick Borel et Alexandre Bardenet. Le technicien critiqué quitte ses fonctions.
La hache de guerre est renterrée tant qu'il en est encore temps. Hugues Obry, coach fortement décrié de l'équipe de France d'épée masculine, a démissionné (d'après les informations de L'Equipe). Les trois leaders Romain Cannone, Yannick Borel et Alexandre Bardenet avaient quitté le giron fédéral de l'INSEP pour retourner s'entraîner dans leurs clubs respectifs, en désaccord avec les méthodes de management du champion olympique 2004 par équipes. En arrêt maladie dès septembre puis encore en février, il avait fini par laisser son adjoint Gauthier Grumier se déplacer la semaine passée avec les épéistes sur l'étape de Coupe du monde en Allemagne.
"J'ai peut-être été trop exigeant, mais je pense être dans la norme"
Obry pourrait rester à l'INSEP mais ne s'occupera donc plus directement des Bleus. Coach champion par équipes en 2016, il était ensuite parti en Chine et avait notamment mené Sun Yiwen vers le titre individuel à Tokyo en 2021. Paris 2024 représentait pour lui "le rêve d'une vie", qu'il abandonne ainsi à cinq mois de l'échéance.
"Je ne suis plus tout à fait le même, j'y mets moins de coeur qu'avant", regrettait-il dès le mois de novembre : "Ç'a été difficile, mais j'ai repris, des collègues m'ont soutenu. Je me protège plus. Je réfléchis différemment et j'ai peut-être mûri avec tout ça. Parce que quand tu te le prends dans la gueule, bah tu te le prends dans la gueule et il faut changer de logiciel !" Ce qui n'a pas suffi. Il parlait de "plein de petits trucs qui ont fait boule de neige" : "J'ai peut-être été trop exigeant, mais je pense être dans la norme (...) Je n'ai jamais vu un équilibre comme celui-ci fonctionner. S'ils y trouvent leur sérénité, pourquoi pas. Il y a moins d'humain, mais on ne pourra pas me reprocher mon professionnalisme. J'ai une méthode, mais je n'ai pas la méthode. Moi, ce que je veux, c'est qu'ils se sentent bien." Ce sera sans lui. Et le résultat, comme toujours, livrera le verdict.