Mathieu Warnier, Media365 : publié le mercredi 14 août 2024 à 10h20
Alors que Paris 2024 s'est conclu sur un record de médailles et de titres olympiques, le manager de la préparation Yann Cucherat est revenu sur les succès tricolores mais considère qu'il est encore possible de faire mieux.
Yann Cucherat ne cache pas sa satisfaction. Le manager de la préparation pour Paris 2024 auprès de l'Agence Nationale du Sport (ANS) a confié lors d'un entretien accordé au quotidien Le Figaro que la délégation française a « éclaté tous les records au-delà de l'objectif évoqué par le Président de la République qui était de s'inscrire durablement dans le Top 5 des nations ». Toutefois, si le bilan global est positif, l'ancien gymnaste note que la « marge est importante » alors que l'ANS a « identifié quatorze médailles d'or que l'on aurait pu glaner en plus ». Evoluant à domicile, les athlètes français ont pu bénéficier d'installations exceptionnelles telle la « maison de la performance » située près du village olympique et qui a été l'objet d'« entre 800 et 1000 passages par jour » concernant toutes les fédérations en lice lors de Paris 2024. « Ça a été un vrai havre de paix, une bulle de sérénité pour nos sportifs à côté du village qui fourmille tout le temps, a ajouté Yann Cucherat. Même les fédérations qui n'avaient pas prévu de venir l'ont finalement fait. »
Pour Cucherat, la France a « franchi un cap »
Si certaines disciplines ont fait le plein de médailles, d'autres n'ont pas forcément été à la hauteur des attentes. A ce sujet, Yann Cucherat admet qu'il y a « une question de génération » pour certaines d'entre-elles. Toutefois, cela ne peut pas tout expliquer. « Ces générations sont aussi liées à un système, une filière qui part du club, de la détection, de la manière dont on accompagne un gamin pour qu'il s'inscrive dans une dynamique de performance de haut niveau, a-t-il ajouté. C'est également la question de comment on convertit les médailles mondiales en médailles olympiques. Donc c'est quelque chose de global. » Déjà évoqué par Claude Onesta, le « taux de conversion » a approché les 75% lors de Paris 2024, faisant dire au manager de la préparation que la délégation tricolore a « franchi un cap » lié à un nombre plus important d'engagés mais également à une émulation avec le public et le fait d'avoir « travaillé de manière plus fine avec nos jeunes potentiels qui étaient proches des médailles mondiales ».
Cucherat : « Capitaliser sur ce qui a marché »
Appelé à succéder à Claude Onesta à la tête de l'ANS, Yann Cucherat assure que Paris 2024 n'était qu'une première étape et que l'agence « travaille déjà sur Milan-Cortina 2026 », c'est-à-dire les prochains Jeux Olympiques d'hiver. Le concept de « maison de la performance » pourrait être appelé à revenir à cette échéance mais, surtout pour Los Angeles 2028 puis Brisbane 2032. « Nous cherchons des points de chute pour, oui, recréer cette maison de la performance », assure l'ancien gymnaste qui tempère en ajoutant qu'une « phase d'évaluation et un bilan sans concession, fédération par fédération » va être lancée dans le but de « créer de la performance » à l'avenir. « Nous devons trouver des axes d'amélioration, consolider nos réussites et voir ce qui a manqué dans nos défaites, a-t-il conclu. Nous devons capitaliser sur ce qui a marché pour le multiplier ailleurs. Il faut consolider la dynamique de Paris 2024, parce que, dans le sport de haut niveau, dès que l'on stagne, en fait on régresse. Tout ce travail est en marche. » Les Jeux Olympiques à domicile doivent être un point de départ et l'ANS semble se mettre en place à cette fin.