Juba Touabi, Media365, publié le jeudi 19 septembre 2024 à 09h45
Dans un entretien accordé au Figaro, Denis Le Saint, président du Stade Brestois, a partagé ses ambitions pour son club alors que celui-ci s'apprête à disputer la Ligue des champions pour la première fois de son histoire.
Une ascension fulgurante pour le Stade Brestois que peu de gens attendaient à ce niveau il y a encore quelques années. « Quand on a repris le club il y a 8 ans, le projet était de remonter en Ligue 1 et d'inscrire le club durablement dans le haut niveau français », se souvient Denis Le Saint. Mais huit ans plus tard, Brest s'apprête à affronter des géants comme le Real Madrid, un scénario que même le président peine à croire. « Imaginer un instant Brest défier le Real Madrid... C'est fait. L'aventure est inimaginable », confie-t-il.
Pourtant, ce parcours ne doit rien au hasard. Le Stade Brestois a su capitaliser sur un groupe solide et une gestion prudente pour se hisser à la troisième place du championnat français la saison dernière, obtenant ainsi son billet pour l'Europe. Le succès de Brest n'est pas seulement sportif, il est aussi sociétal. « Mon plus grand plaisir, c'est de rendre les gens heureux », explique le président, rappelant que le club, malgré son modeste budget de 45 millions d'euros (14e en Ligue 1), a su conquérir le cœur de ses supporters.
Denis Le Saint ne songe pas à céder le club
Pour Denis Le Saint, l'impact du club va bien au-delà du terrain : « L'autre jour, un restaurateur me disait que l'hiver dernier, une période rude dans la région, le stade Brestois et le BBH (le club de handball détenu par son frère, Gérard), apportaient un rayon de soleil dans la tête des gens. ». Cependant, la route vers l'élite européenne est semée d'embûches. Faute d'un stade homologué par l'UEFA, la formation bretonne disputera ses matchs de Ligue des champions à Guingamp. Une situation que Denis Le Saint regrette, mais qu'il accepte avec pragmatisme : « Le football, c'est comme une entreprise, il faut des outils pour travailler ». Le nouveau stade, d'une capacité de 15 000 places, est attendu pour 2027 et permettra au club de recevoir ses adversaires européens dans de meilleures conditions.
Malgré ces obstacles, le président brestois n'hésite pas à rêver en grand. « 80 000 personnes au Stade de France, ce serait génial », affirme-t-il, évoquant la possibilité de jouer des barrages dans l'enceinte parisienne si Brest parvient à figurer parmi les 24 premiers de la compétition. Malgré l'exposition accrue du club sur la scène nationale et européenne, Denis Le Saint reste fidèle à ses racines. Contrairement à de nombreux clubs français passés sous pavillon étranger, il exclut toute vente du Stade Brestois à des investisseurs. En attendant de concrétiser ces rêves de grandeur, Denis Le Saint et le Stade Brestois continuent d'écrire une magnifique histoire, celle d'un « petit club au fin fond du Finistère » qui défie les géants européens. Brest n'a peut-être pas encore la reconnaissance internationale, mais une chose est sûre : il compte bien se faire respecter sur la scène continentale.