Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le lundi 11 novembre 2024 à 14h44
Le 5 avril 1988, Éric Cantona assénait un terrible tacle à Michel Der Zakarian resté dans les mémoires. L'ancien défenseur revient sur ce moment spécial du football français.
Ceux qui suivaient alors le football s'en souviennent probablement encore, tandis que les plus jeunes d'aujourd'hui l'ont peut-être vu dans un bêtisier ou une compilation recensant les gestes les plus fous de l'histoire du ballon rond. C'est en effet l'une des actions les plus ahurissantes que l'on ait vu sur un terrain en France. Nous sommes alors le 5 avril 1988, jour de 16eme de finale retour de Coupe France entre Nantes et Auxerre. La 37eme minute survient et...
Et Cantona s'envole pour asséner un tacle insensé sur Der Zakarian
On en a encore des frissons dans le dos, ah la la, si cela nous arrivait... Michel Der Zakarian, défenseur des Canaris, et récemment viré du banc par Montpellier après un cinglant revers en Ligue 1 contre l'Olympique de Marseille (0-5, le 20 octobre) , avance tranquillement balle au pied sur le côté droit dans le camp auxerrois. Puis derrière lui, surgit Eric Cantona, jeune fougueux attaquant de l'AJA âgé de 21 ans, les deux pieds décollés à un bon mètre du sol et assène un tacle assassin dans les pieds de « Der Zak ». On a l'impression que le numéro 11 bourguignon veut littéralement planter ses crampons dans la chair de son adversaire. C'est un geste insensé, complètement fou. Robert Wurtz, l'arbitre du match, ne tarde pas et dégaine aussitôt un carton rouge à l'encontre de Cantona sur lequel les Nantais bondissent, abasourdis par l'action à laquelle ils viennent d'assister.
"Préparez le rouge parce que je vais le couper en deux"
Dans un entretien récent accordé à So Foot, Michel Der Zakarian se remémore ce souvenir très particulier. « Ce tacle, je roule par terre, je fais du cinéma, mais en fait, j'ai rien du tout, parce que je l'ai vu arriver, j'avais anticipé. J'étais au marquage sur lui, je mettais des petits tampons, et puis sur un coup franc, on est autour du ballon, je me mouche, et ça tombe un peu sur lui quoi. Il avait pris un jaune juste avant, et là, il a dit à Robert Wurtz, l'arbitre : "Préparez le rouge parce que je vais le couper en deux." J'avais entendu, moi. Bah dès que j'ai eu le ballon, il est venu me découper ! Cantona, il a pété les boulons par moments, mais il ne s'est jamais caché et il a toujours assumé. C'était un gentil mec », confie l'ancien défenseur qui a eu « Canto » comme coéquipier quelques mois plus tard à Montpellier.