Bleues : Dali explique son après-Mondial torturé

Emmanuel LANGELLIER, Media365, publié le lundi 04 décembre 2023 à 20h35

Kenza Dali, qui avait raté deux tirs au but en quart de finale de la dernière Coupe du Monde contre l'Australie, est revenue sur cette terrible désillusion.

Le 12 août dernier, l'équipe de France quittait la Coupe du Monde sur une nouvelle déception. Alors qu'elle visait le sacre, ou en tout cas un grand résultat, elle prenait la porte dès les quarts de finale, sortie aux tirs au but par l'Australie (0-0, 6-5 aux t.a.b.) qui évoluait à domicile à Brisbane. Une nouvelle déception pour les Bleues qui n'ont jamais réussi à dépasser les demi-finales. Ce jour-là, les filles d'Hervé Renard étaient passées tout près de rallier le dernier carré. Mais plusieurs échecs avaient plongé les Françaises dans une grande tristesse. Dont deux de Kenza Dali...

Dali voulait faire le deuil « d'une Coupe du Monde, d'un tir au but, d'une équipe »

Neuvième tireuse tricolore de la séance fatidique, la milieu avait raté deux tentatives - la gardienne australienne n'avait pas les pieds sur la ligne sur la première - et regagné les vestiaires inconsolable, en larmes. Avant d'affronter le Portugal, mardi en Ligue des Nations (coup d'envoi à 19h15) à Leiria, Dali est revenue sur son raté dans L'Equipe. Après la désillusion estivale, la joueuse d'Aston Villa a « tout coupé. Même avec ma famille. On veut les protéger. Je voulais vivre le deuil personnellement. » Kenza Dali voulait faire le deuil « d'une Coupe du Monde, d'un tir au but, d'une équipe. Le groupe ne sera jamais le même, ce ne sera jamais les mêmes 23. Et ce sont des émotions qu'on ne retrouvera jamais en club. Il faut digérer. Des joueurs de l'équipe de France m'ont écrit, j'ai parlé avec eux. Je ne vais pas les citer, mais cela m'a touchée car eux aussi ont manqué des tirs au but à la Coupe du Monde. Je ne m'attendais pas à recevoir ce soutien de la part de personnes que je ne connais pas forcément. »

« Comment on peut louper deux fois ? Moi-même, je me suis demandé comment c'était possible... »

« Je sais que dans 50 ans, je dirai : moi, j'ai loupé un double tir au but. Et c'est comme ça. Tous les gens qui ont loupé des penalties sur des moments décisifs, trente ans après, ils en parlent encore. Ça fait partie de moi, il faut l'accepter », poursuit la milieu de terrain de 32 ans qui a été critiquée et insultée sur les réseaux sociaux après le Mondial. « Ce qui me blessait le plus, c'était que ma famille pouvait les voir. Personnellement, je n'ai pas besoin des gens pour me rappeler que c'était un moment décisif et que je ne l'ai pas pris. Je dors avec, je vis avec. Certains vont penser que c'est extrême, mais moi je suis comme ça. J'apprends à vivre avec cette déception envers moi-même et je n'ai besoin de personne sur Internet pour me dire que mon penalty est nul. Comment on peut louper deux fois ? Moi-même, je me suis demandé comment c'était possible... Les meilleurs joueurs du monde se font tuer sur les réseaux, personne ne fait l'unanimité », lâche Dali qui avait achevé la Coupe du Monde avec une grave blessure au genou droit. « J'ai joué tous les trois jours depuis que je suis revenue. Ça va. Pour moi, l'important, c'était vraiment de disputer un autre match », dit Dali qui a joué 88 minutes avec les Bleues, vendredi contre l'Autriche (3-0).

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