Mathieu WARNIER, Media365, publié le dimanche 12 décembre 2021 à 15h38
A l'issue d'une course sous haute tension, Max Verstappen est allé chercher le titre de champion du monde dans le tout dernier tour du Grand Prix d'Abu Dhabi devant Lewis Hamilton.
Max Verstappen a eu le dernier mot dans le dernier tour du dernier Grand Prix ! Piégé au départ du Grand Prix d'Abu Dhabi par Lewis Hamilton, le Néerlandais a su profiter des circonstances pour prendre l'ascendant sur le Britannique dans le 58eme et dernier tour du Grand Prix d'Abu Dhabi pour devenir le 34eme pilote ajoutant son nom au palmarès du championnat du monde de Formule 1. En effet, malgré l'avantage des pneus tendres chaussés pour le départ, Max Verstappen a totalement manqué son impulsion initiale. Lewis Hamilton en a immédiatement profité pour s'installer en tête. Conscient que le titre de champion du monde pouvait lui échapper, le Néerlandais a tenté le tout pour le tout au virage 6, plongeant à l'intérieur dans une attaque « kamikaze ». Après un contact entre la Mercedes et la Red Bull Racing, le Britannique a coupé le virage suivant avant de reprendre la piste. A partir de là, ça a chauffé entre le muret de l'écurie autrichienne et la direction de course mais, considérant que Lewis Hamilton a levé le pied, aucune enquête n'a été ouverte sur cette action. Au fil des tours, Max Verstappen a plus rapidement détérioré ses gommes tendres et a dû passer aux stands dès le 14eme tour. Chez Mercedes, pour éviter toute mauvaise surprise, on a décidé de couvrir cette stratégie et de faire rentrer Lewis Hamilton dès le tour suivant pour chausser également des pneus durs. A partir de là, la stratégie de Red Bull Racing est devenue claire comme de l'eau de roche.
Le sacrifice de « Checo »
L'écurie autrichienne a laissé en piste Sergio Pérez, alors leader du Grand Prix, avec l'objectif de retenir autant que possible Lewis Hamilton quand ce dernier l'aura rattrapé. Un événement qui a eu lieu au 20eme tour et, pendant un peu plus d'une boucle, « Checo » a répondu à toutes les attaques du Britannique. Le résultat a été la perte de quasiment sept secondes pour le septuple champion du monde, qui a vu Max Verstappen revenir dans ses rétroviseurs. Toutefois, une fois Sergio Pérez effacé, Lewis Hamilton a pu creuser à nouveau l'écart sur son rival grâce à une Mercedes bien plus performante que la Red Bull Racing sur cette course. Si les incidents se sont multipliés, avec les abandons de Kimi Räikkönen au 26eme tour pour son dernier Grand Prix puis celui de George Russell lors de la boucle suivante, c'est celui d'Antonio Giovinazzi au 36eme tour qui a relancé la course. En effet, pour évacuer l'Alfa Romeo Racing de l'Italien, la direction de course a déployé la voiture de sécurité virtuelle. Les stratégies des deux candidats au titre mondial ont alors divergé de nouveau avec Lewis Hamilton qui est resté en piste quand Max Verstappen a plongé dans les stands pour chausser des gommes dures neuves. Avec un écart d'une vingtaine de tours entre les gommes chaussées par les deux leaders, Max Verstappen avait les cartes en mains mais l'écart a tourné autour des 17 secondes quand la course a été relancée.
Les errements de Mercedes coûtent le titre à Hamilton
Le Néerlandais devait alors reprendre quasiment huit dixièmes de seconde par boucle pour espérer revenir. Toutefois, Lewis Hamilton a alors tout donné pour maintenir le pilote Red Bull Racing à distance et y est parvenu avec brio, conservant un peu plus de onze secondes d'avance sur son rival avec dix tours encore à parcourir. Les nuages ont alors commencé à s'amonceler au-dessus du pilote Mercedes avec une crevaison lente subie par Lando Norris au 50eme tour, qui était lancé dans un relais aussi long que Lewis Hamilton sur des pneus durs. C'est alors que le stand Mercedes a demandé à son pilote de faire attention avec les vibreurs pour éviter un désillusion. La donne a finalement changé au 53eme tour quand Nicholas Latifi est allé écraser sa Williams dans le rail de sécurité au virage 14, provoquant le déploiement de la voiture de sécurité. Lewis Hamilton est alors resté une nouvelle fois en piste quand Max Verstappen, tentant le tout pour le tout, est retourné dans la voie des stands pour passer des pneus tendres. Un choix conservateur de la part de Mercedes qui, au final, a coûté le titre à Lewis Hamilton. En effet, du côté des Flèches d'Argent, on avait en tête l'idée que la course ne serait pas relancée et les premières décisions de la direction de course allaient dans ce sens. En effet, dans le 56eme tour, Michael Masi a pris la décision de ne pas autoriser les retardataires à doubler la voiture de sécurité pour reprendre leur place en fond de peloton.
Verstappen, le nouveau roi
Mais, dans l'avant-dernier tour, la donne a subitement changé et le Grand Prix a été relancé pour un ultime tour, décisif pour le titre de champion du monde. Max Verstappen s'est immédiatement mis au contact de Lewis Hamilton, à la limite de le doubler avant la relance de la course. Avec l'avantage des pneus tendres, le Néerlandais a pris l'avantage sur le Britannique en emmenant ce dernier vers l'extérieur de l'épingle du virage 5. Lewis Hamilton a tout tenté mais a dû s'avouer vaincu. Quelques kilomètres plus loin, Max Verstappen a passé la ligne d'arrivée en vainqueur et, surtout, en champion du monde 2021 de Formule 1 ! Lewis Hamilton doit s'avouer vaincu, Mercedes abandonnant le titre pilotes pour la première fois depuis le début de l'ère des moteurs turbo hybrides en 2014. L'écurie allemande remporte toutefois le titre constructeurs, grâce notamment à l'abandon de Sergio Pérez au 56eme tour, qui offre à Carlos Sainz Jr un podium inespéré pour Ferrari, qui termine troisième du championnat constructeurs. Derrière ce trio, on retrouve les deux pilotes AlphaTauri avec Yuki Tsunoda qui a gardé son coéquipier Pierre Gasly derrière lui. Pour sa dernière course avec Mercedes, Valtteri Bottas termine sixième devant Lando Norris, Fernando Alonso, Esteban Ocon et Charles Leclerc, qui complète le Top 10. Un Grand Prix qui marque l'avènement du roi Max Verstappen mais également la fin d'une ère avec la F1 qui va faire sa révolution en 2022. Une saison qui sera sans doute celle de la confirmation pour le nouveau champion du monde.