Aurélien CANOT, Media365, publié le jeudi 02 juin 2022 à 08h23
Parrain au même titre que John McEnroe et Justine Hénin de l'une des Teams BNP Paribas Jeunes Talents, Jo-Wilfried Tsonga, désormais officiellement retiré des courts, se réjouit de voir le programme prendre encore davantage d'ampleur, d'autant qu'il aura désormais plus de temps à consacrer aux jeunes. Fraîchement retraité, le Manceau revient également pour nous sur ce dernier Roland-Garros et ses adieux.
Jo-Wilfried Tsonga, vous êtes le parrain de la Team BNP Paribas Jeunes Talents, qui compte désormais 150 jeunes et concerne six pays. Cela doit faire de vous un parrain empli de fierté ?
Bien sûr, je suis ravi pour les jeunes. C'est un programme qui est là essentiellement pour leur donner l'opportunité de pouvoir continuer leur progression et d'accéder un jour à leurs rêves. Avec la création de deux nouvelles « Team Jeunes Talents » en Belgique et en Pologne, et l'implication de parrains prestigieux comme Justine Hénin et John McEnroe, ce programme permet à 150 jeunes à travers le monde de vivre quelque chose d'unique.
Cet accompagnement constitue-t-il un facteur important quand on est jeune ?
Sans hypocrisie aucune, on a clairement besoin de moyens financiers pour accéder au tennis de haut niveau. Jusque-là, l'accompagnement venait de la Fédération Française de Tennis. Maintenant, ce programme, mis en place par BNP Paribas avec la FFT, permet clairement d'améliorer l'accompagnement des jeunes. Le soutien n'est pas seulement financier, un accompagnement humain a aussi été mis en place. Apporter des conseils aux parents pour les aider à trouver des solutions dans le projet de leur enfant et à prendre le meilleur chemin pour accéder au bon résultat.
Aviez-vous cette idée de transmission depuis longtemps dans un coin de votre tête ?
Ça s'est fait assez naturellement en fait. Je ne me suis pas dit : « Tiens, je vais transmettre », même si mon objectif est évidemment de pouvoir aider, d'une manière ou d'une autre. J'essaie de multiplier les bonnes actions (rires) car je me sens bien comme ça. Aujourd'hui, participer au programme BNP Paribas Jeunes Talents, c'est quelque chose qui me plait. Je vois le sourire sur le visage des jeunes. C'est exactement ce que j'aurais voulu vivre en tant que jeune joueur, pouvoir bénéficier de cet accompagnement humain au travers de personnes qu'ils vont rencontrer et qui vont leur donner des conseils. C'est intéressant.
"Quand Roland va s'arrêter, ça va être une sensation particulière..."
Votre rôle va-t-il être plus important encore maintenant que vous n'êtes plus joueur de tennis ?
C'est vrai que je vais avoir un peu plus de disponibilité, donc je serai en mesure de faire plus avec eux. Depuis le lancement du programme BNP Paribas Jeunes Talents, j'essayais déjà d'être assez disponible. Je participais très souvent à des visio-conférences car je ne pouvais pas être là en présentiel. Je me souviens en avoir fait quelques-unes entre deux avions ou entre les tournois. Aujourd'hui, je vais pouvoir être davantage présent.
Quel est votre regard sur la relève du tennis français ?
Je fais partie de ces personnes optimistes qui pensent que la vie est un cycle . Quand certains partent, d'autres arrivent et il faut juste leur laisser le temps. Je suis papa de petits garçons, je leur laisse le temps de grandir, de s'épanouir et de devenir ce qu'ils auront envie de devenir.
Qu'est-ce que cela fait d'être fraichement retraité ?
Pour l'instant, cela ne fait pas grand-chose car j'ai toujours le sentiment d'être dans le tourbillon médiatique. Mais quand Roland va s'arrêter et que je vais sortir un peu de tout ça, ça va être une sensation particulière. Je ne la connais pas encore, mais ça va être spécial.
Jo-Wilfried Tsonga et Roland-Garros, ça restera quand même pour toujours une sacrée histoire !
Oui, c'est une belle histoire. C'est une page qui se ferme et d'autres qui vont s'ouvrir en même temps. Ca va me permettre de voir encore plus de Roland-Garros, parce que, finalement, quand tu es joueur, tu te cantonnes à ton statut de joueur, donc c'est vestiaires-court, vestiaires-court (rires). Là, ça va me permettre de découvrir le tournoi de l'extérieur. Pour la première fois cette année, je vais voir la finale de Roland-Garros (rires). C'est cool.
"Sur la balle de match, tout le stade est debout"
Quels souvenirs vous reviennent naturellement ?
Mes années de formation, car avant, le CNE se trouvait ici, à Roland Garros. J'ai passé énormément de temps ici. Après, au niveau du tournoi, j'ai vécu des moments formidables ici mais aussi des moments difficiles. Mais globalement c'était vraiment chouette et si c'était à refaire, je referais tout. J'ai joué beaucoup de très bons joueurs ici à Roland et j'en garde de beaux souvenirs. Que je gagne ou perde, j'ai toujours passé des moments de qualité à Roland.
Parlez-nous de ce dernier match, contre Casper Ruud, et de cette dernière journée comme joueur...
C'était une longue journée et j'étais focalisé sur mon match. J'avais envie de faire un bon match et de gagner, comme à chaque fois. Il y avait un petit truc en plus évidemment parce que ça pouvait être mon dernier match (rires). Ca l'a été. C'est vrai qu'avant de rentrer sur le court, tout était très spécial et rempli d'émotions.
Vous attendiez-vous, comme cela avait déjà été le cas à Lyon, à ce que l'organisation mette le paquet pour vos adieux ?
Mes proches m'avaient demandé ce que je voulais pour la fin. Je leur ai dit : « Faites ce que vous voulez. Ce que je veux moi, c'est jouer et faire mon match. » Il y a eu une atmosphère particulière sur le court à la fin, avec cette balle de match... En revoyant les images, j'ai pris conscience que ce moment était un peu suspendu. Parce que sur la balle de match, tout le monde est debout. Tout le stade est debout. Il n'y a pas une personne qui est assise (rires). Ca m'a fait chaud au cœur quand j'ai pu voir les images. Et j'en garderai un souvenir mémorable.