Cazaux : " Tout le monde n'a pas cette chance "

Cazaux : " Tout le monde n'a pas cette chance "©Media365

Aurélien CANOT, Media365, publié le jeudi 02 décembre 2021 à 09h10

Avec Diane Parry (19 ans), qui frappe aux portes du Top 100 mondial, Arthur Cazaux est à 19 ans le plus bel exemple de réussite du programme d'accompagnement "Team BNP Paribas Jeunes Talents" destiné aux espoirs du tennis français qui rêvent un jour de figurer parmi les meilleurs joueurs au monde. Aujourd'hui classé 2888eme à l'ATP, le Montpelliérain vient de réussir sa plus belle saison depuis ses débuts, avec une première victoire sur le circuit et son baptême du feu en Grand Chelem. Le protégé de Boris Vallejo revient sur cette année 2021 qu'il n'est pas près d'oublier.

Arthur Cazaux, que vous a apporté le programme « Team BNP Paribas Jeunes Talents » ?
Le projet monté par BNP Paribas a été un gros plus pour ma carrière. J’ai intégré ce programme très jeune et cela m’a aidé dans ma progression vers le haut niveau. En plus, on a la chance d’avoir « Jo » (Jo-Wilfried Tsonga) comme parrain. Il a eu une carrière monstrueuse et c’est un exemple pour tous les joueurs français. J’ai pu me servir de Jo quand j’avais des questions ou des besoins. Il a toujours été là pour moi, au même titre que toute la team. J’ai pris énormément de plaisir avec eux. Et ça va continuer puisque je vais toujours bénéficier de l’accompagnement humain dans le cadre de ce programme.

Que conseilleriez-vous aujourd’hui aux jeunes talents qui s'apprêtent à leur tour à bénéficier de ce programme ou en bénéficient déjà ?
Il ne faut pas hésiter à poser plein de questions. Moi, c’est ça qui me fait avancer, d’aller chercher des informations auprès des parrains ou des responsables de la team. On a la chance de faire partie de cette équipe “BNP Paribas Jeunes Talents” où tout le monde se soutient. Tout le monde n’a pas l’opportunité d’être dans un groupe comme ça où on peut côtoyer le haut niveau.

Aviez-vous une certaine appréhension la première fois que vous avez rencontré le parrain du programme Jo-Wilfried Tsonga ?
Au début, je ne vais pas vous mentir, j’étais un peu intimidé, mais Jo a su me mettre à l’aise au fil du temps. En dehors des séminaires, j’ai aussi pu le rencontrer sur les tournois. Un lien un peu plus fort s’est créé, ça m’a permis d’être plus ouvert à la discussion. Jo répond à toutes nos questions, il est comme notre grand-frère et nous apporte beaucoup. Je l’ai interrogé sur les blessures car il en a eu pas mal. Je lui ai aussi posé des questions concernant la vie sur le circuit.

Pensez-vous que ce programme peut vous ouvrir certaines portes plus facilement que si vous n’en aviez pas fait partie ou s’il n’existait pas ?
Oui, bien sûr. Ça va nous aider dans notre progression. Et qui dit progression dit un meilleur niveau et de plus gros tournois. Ça nous apporte aussi beaucoup dans notre évolution personnelle et notre projet professionnel. Du coup, on devient une meilleure personne et un meilleur joueur sur le terrain.

Cazaux : " Mieux préparé quand on se retrouve sur le devant de la scène "

Le programme vous a-t-il apporté des connaissances auxquelles vous n’auriez peut-être pas pensé ?
Oui, tout à fait. Pendant les séminaires, de nombreux intervenants sont venus nous parler des réseaux sociaux, de marketing et d’autres sujets importants pour notre projet sportif. On a aussi bénéficié de séances de media training. Cela ne peut que nous aider et être encore mieux préparé quand on se retrouve sur le devant de la scène.

Avez-vous pu bénéficier de cours d’anglais ?
Oui, on a eu des cours d’anglais. Parler anglais c’est important vu que c’est la langue internationale et que, sur le circuit, beaucoup d’interviews sont faites en anglais. Donc quand on arrive en interview et que l’on n’arrive pas à aligner deux mots en anglais, c’est un peu gênant. On a travaillé l’anglais pendant toutes ces années, avec des cours en visio mis à disposition. Cela m’a beaucoup apporté et j’ai bien progressé dans ce domaine. Grâce à ça, je me sens plus à l’aise dans les interviews, et ça, c’est cool.

Ne craignez-vous pas de manquer de repères maintenant que vous ne faites plus partie de cette team BNP Paribas Jeunes Talents ?
(Il rit) Non, non. Même si je ne suis plus dans le programme BNP Paribas, je sais que je peux continuer à bénéficier des séminaires et qu’ils répondront toujours présent pour moi et inversement : moi, je répondrai toujours présent pour eux. Durant ces trois années, on a acquis une confiance mutuelle et ça va rester ainsi pendant toute ma carrière.

Que retenez-vous de cette saison qui vient de se terminer ?
Ca a été une plutôt bonne saison pour moi. J’ai bien progressé au classement, tennistiquement également. J’avance à mon rythme. C’est sûr qu’il y a eu des hauts et des bas cette année, mais dans l’ensemble, je suis assez content de moi. Si je devais décrire ma saison, je dirais que j’ai beaucoup appris. J’ai fait mes premiers gros tournois ATP, mon premier Grand Chelem. J’ai connu beaucoup de premières et emmagasiné beaucoup d’expérience. Je pense que cette année va beaucoup me servir pour la suite, et notamment la prochaine saison.

Cazaux : "Maintenant, je sais que je peux battre des joueurs comme Mannarino ou Korda"

Comment allez-vous l’aborder ?
Comme les autres saisons. Je vais me concentrer sur mon jeu, essayer de bien travailler et de me donner à cent pour cent tous les jours, car c’est la base. Je sais que si je travaille bien, les résultats suivront. Je me suis fixé pour objectif d’être Top 100 à la fin de l’année 2022. Et pour ça, je sais que je dois beaucoup travailler et faire de gros tournois.

Retenez-vous une satisfaction majeure de cette saison qui vient de se terminer ?
Je dirais ma première victoire sur le circuit ATP, contre Adrian Mannarino à Genève. C’était ma première victoire dans un tableau final, et aussi ma plus belle victoire cette année. J’avais battu Korda aussi en qualifications au Masters 1000 de Madrid, mais je crois que cela ne compte pas parmi les victoires officielles.

Qu’a représenté cette première victoire sur le circuit, qui plus est contre un Français ?
C’était vraiment cool. C’était une superbe expérience, dans un gros tournoi en plus. J’ai pris énormément de plaisir.

Une victoire contre Sebastian Korda, ça parle également malgré tout, vous ne trouvez pas ?
Oui c’est sûr, surtout quand on sait les joueurs qu’il a battus. Il est classé aux alentours de la trentième place maintenant. C’est un autre gros match référence pour moi. Après, ma plus belle victoire, ça reste vraiment celle contre Mannarino. En plus, j’ai fait un beau coup durant le match. J’ai vraiment pris énormément de plaisir pendant ce match et ce tournoi, c’était cool.

Ca doit donner beaucoup de confiance pour la suite un tel résultat ?
Oui, c’est sûr, ça m’a permis de bien préparer mon premier Grand Chelem chez les séniors, à Roland-Garros. Je me sentais prêt avec la confiance que j’avais pu emmagasiner sur les tournois précédents, que ce soit à Madrid ou à Genève. Ca m’a permis de montrer aussi que je pouvais battre des joueurs comme ça. Ca m’apporte beaucoup de confiance pour la suite de ma carrière.

L’avis de Jo-Wilfried Tsonga (parrain de la Team BNP Paribas Jeunes Talents)
On a souvent du mal à jauger la chance que ces jeunes ont de rencontrer de grands sportifs comme Tony Parker, et que ceux-ci puissent raconter ce qu’ils ont vécu. Eux, ils l’ont. Ils doivent prendre cela comme un privilège qui leur est offert et dont ils doivent tirer bénéfice. Parce que ces grands champions le font par bienveillance et c’est hyper important. A travers la team BNP Paribas Jeunes Talents, Arthur ne m’a pas appelé tous les week-ends pour me poser des questions mais à chaque fois que l’on s’est croisé, j’ai le sentiment qu’il a pris des petits trucs lors de nos échanges. Et je suis sûr que toutes ces petites choses prises à droite à gauche, ça fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. C’est-à-dire un joueur en devenir, pétri de talent et qui a toutes ses chances sur le circuit.

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