Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 31 mars 2022 à 18h18
Uini Atonio (32 ans) s'est imposé en équipe de France au poste de pilier droit. Voici de quelle façon le Rochelais a convaincu Fabien Galthié de l'aligner à chaque match depuis l'automne dernier.
Il y a onze jours, le XV de France réalisait une superbe performance et justifiait son rang. Favori, il damait le pion à l'Angleterre (25-13) et raflait le Grand Chelem dans le Tournoi des 6 Nations dans un Stade de France ivre de bonheur. Douze ans après, l'équipe de France remportait tous ses matchs dans la compétition après une 5eme victoire méritée. Dans toutes ses lignes, le XV de Fabien Galthié a brillé avec des joueurs talentueux, parmi les meilleurs du monde.
Atonio : « J'étais jeune, un petit branleur aussi, peut-être »
A droite de la mêlée, Uini Atonio a raflé les suffrages. Le joueur de La Rochelle s'est imposé depuis l'automne dernier et la tournée victorieuse. Dans le 6 Nations, il a ainsi disputé les 5 matchs grâce à une forme retrouvée. Il faut dire que le pilier droit de 32 ans est arrivé chez les Bleus en 2014... Mais cela lui a pris du temps pour s'imposer et débuter toutes les rencontres avec le numéro 3 dans le dos. « Je ne sais pas s'il s'agissait de la confiance des encadrements ou si c'était de ma faute, explique Atonio à propos de son parcours sinueux, dans L'Equipe. J'étais jeune, un petit branleur aussi, peut-être. Est-ce que j'étais prêt pour être titulaire ? Je ne sais pas, j'étais plus un joueur de club. Ils m'utilisaient comme un impact player, du coup je m'entraînais comme un impact player, je me comportais comme un impact player. »
« C'est clairement ma dernière chance de disputer une Coupe du Monde »
Atonio a eu un déclic durant le confinement. « Durant ces trois mois, je me suis dit : si le rugby s'arrête là, tu vas faire quoi en fait ? Ça a été mon déclic, j'ai réalisé que ça pouvait être mes dernières années de rugby, qu'il fallait en profiter au maximum. » Le pilier explique aussi sa bonne condition par une perte de poids, lui qui mesure 1,97m et qui est descendu sous les 150 kilos lors du Tournoi. « Là, par exemple, j'étais à 146-147 kg, même si je suis toujours annoncé à 155 kg. Avec l'âge, un genou un peu abîmé, je pense qu'il faudrait que je sois aux alentours des 140-142 kg si je veux vraiment être compétitif et continuer à ce niveau. Je l'ai fait en 2015, c'est passé crème ! », lâche-t-il en souriant.
Uini Atonio a maintenant dans le viseur la Coupe du Monde dont la préparation devrait un défi très physique. « Ce n'est pas que physique, c'est vraiment mental. J'ai fait celle de 2015 à Tignes. Là, je ne suis plus tout jeune, si j'ai la chance d'être pris et de faire la préparation, ça sera deux fois plus dur. Je vais me donner à fond, c'est clairement ma dernière chance de disputer une Coupe du Monde. J'espère aller la chercher », ambitionne le pilier droit sacré champion d'Europe.