Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 12 août 2024 à 14h27
Pas forcément plus exaltée que cela à l'idée de décrocher une première médaille olympique, la première également pour le surf français, Johanne Defay (30 ans), médaillée de bronze, avoue après-coup qu'elle a complètement revu sa position.
A l'origine, Johanne Defay n'en faisait pas une affaire d'Etat, assurément parce qu'elle n'avait pas conscience de ce que représente une médaille olympique à l'échelon international. Aujourd'hui, elle le sait. Et si la native du Puy-en-Velay avoue elle-même en se remémorant le peu d'enthousiasme qui l'habitait avant ces Jeux Olympiques de Paris 2024 qu'elle n'accordait pas de grand intérêt à y faire un résultat, elle n'imagine pas après-coup comment elle aurait pu se passer de cette médaille de bronze, la toute première pour une Française en surf avant que Kauli Vaast ne décroche, lui, quelques jours plus tard, la première médaille d'or de l'histoire du surf français. Invitée récemment de la Boîte à Médailles sur la chaîne Sport en France, la surfeuse qui a choisi de s'installer à la Réunion semblait même amusée en repensant à ce qu'elle pensait des JO et d'une médaille potentielle à l'origine. "Honnêtement, je ne pensais pas que ça aurait une importance comme ça, j'ai totalement changé d'avis. J'ai réalisé à quel point c'était beaucoup plus grand qu'une Coupe du monde, même si pour moi, le niveau est le même. Mais ça touche beaucoup plus de monde, c'est une autre dimension, et c'est vraiment génial d'avoir eu une médaille", reconnaît aujourd'hui Defay, qui voit désormais en cette médaille de bronze "la plus belle des médailles".
Defay : "Cela m'a motivé de pouvoir voir tous ces champions"
Après réflexion, la championne français qui compte six victoires sur le circuit mondial à son actif pense que le fait que le surf se passe loin de Paris et de la ferveur populaire de la capitale mais également que de Tahiti ("on sentait quand même l'esprit olympique mais c'était moins la folie, je pense"), les concurrents en lice n'ont pas réalisé tout de suite ce qu'il se passait à quinze mille kilomètres de là peut expliquer pourquoi elle a eu du mal à se mettre dans l'événement. Ce qui n'a plus du tout été le cas ensuite, au contraire. "Cette envie a grandi encore plus ces deux dernières semaines en voyant les Jeux et l'effervescence qu'il y avait autour et en recevant tous ces messages des gens qui suivent ça. Pour ma compétition et pour essayer d'aller chercher ma médaille à moi, ça m'a motivé de pouvoir voir toutes ses épreuves et tous ses champions qui sont allés décrocher des médailles." Son mari (Simon Paillard, qui est aussi son entraîneur), si précieux, est pour beaucoup dans la sienne. "C'est la personne qui me connaît le mieux, il sait quoi me dire pour me réveiller et réveiller en moi la compétitrice que je suis. Je ne suis pas quelqu'un qui fait confiance facilement mais lui, je sais qu'il le fait pour moi et pour mon bien. C'était un moment magique de vivre ça ensemble". Une magie olympique qu'elle était loin d'imaginer avant l'heure.