Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le dimanche 18 juin 2023 à 09h56
Vainqueur en 1995 au Canada dont le Grand Prix se dispute dimanche, Jean Alesi avait prodigieusement agacé Ayrton Senna malgré lui.
Ce dimanche, c'est jour de Grand Prix au Canada . Une épreuve qui a été remportée par Jean Alesi en 1995. L'unique victoire du Français en Formule 1. Le jour de ses 31 ans, le pilote Ferrari avait profité des soucis mécaniques de Michael Schumacher pour rafler la mise. « Je me considère comme un privilégié parce que j'ai vécu beaucoup de moments exceptionnels, rembobine Jean Alesi, dimanche dans L'Equipe. Ma signature en F1, presque par hasard, avec une quatrième place pour ma première course... J'avais signé pour un seul Grand Prix et j'en fais 200 de plus. Ma prise de contact avec Ferrari à Fiorano. Et puis à chaque fois que j'ai conduit une Ferrari en Italie, à Monaco, ce sont toujours des moments de folie, des chocs émotionnels. Mais c'est sûr que, même si j'aurais pu en avoir plus, ma victoire au Canada reste un moment inoubliable. Sur le circuit Gilles-Villeneuve, l'endroit où il avait lui-même gagné avec une Ferrari pour la première fois en F1 (en 1978). »
Senna à Alesi : « Mais où tu as pris ça ? Comment tu te permets ? Tu ne devrais pas faire des choses comme ça... »
Auteur de 32 podiums et 265 tours en tête dans sa carrière, Alesi a réalisé une belle carrière, même s'il n'a gagné qu'une course. « Mais ce qui est incroyable, c'est que certaines personnes qui viennent me voir aujourd'hui me demandent en quelle année j'ai été champion du monde, dit-il en éclatant de rire. Ma présence en piste a marqué les gens, plus que la victoire, et j'en suis très fier. » Dans les colonnes du quotidien sportif, le Français, aujourd'hui âgé de 59 ans, livre aussi une anecdote qu'il n'avait jamais racontée. En 1990 à Phoenix, Alesi avait « emprunté » malgré lui une tenue d'Ayrton Senna, ce qui avait provoqué la colère du Brésilien.
Alors chez Tyrrell qui avait signé un accord avec McLaren pour essayer de trouver des sponsors communs, Alesi s'était retrouvé avec un t-shirt ignifugé portant « le nom d'Ayrton » rapporté par un employé de McLaren. « La course se passe, je fais deuxième derrière Ayrton et, en salle de presse, il me posait plein de questions, raconte l'ancien pilote Français au sujet du Brésilien, décédé en 1994. C'était son côté maniaque, qui a envie de toujours comprendre pourquoi les autres avaient marché ou pas... Donc il enchaîne et "pourquoi ci ? ", "pourquoi ça ?" et "vous aviez quoi de spécial ?"... Comme je ne savais plus quoi lui dire, à un moment, je lui ai montré son t-shirt ignifugé que je portais et je lui ai dit : "Ben, tu vois c'est parce qu'aujourd'hui, il y avait deux Ayrton en piste !" Mon Dieu, ce que je n'avais pas fait... Il m'a lancé un regard noir : "Mais où tu as pris ça ? Comment tu te permets ? Tu ne devrais pas faire des choses comme ça..." J'ai essayé de lui expliquer que je n'avais pas eu trop le choix, que ça c'était fait comme ça à l'arrache avec quelqu'un de chez McLaren... Vu comment Ayrton est parti ensuite, je pense que le gars a pris un sacré savon. »