Mathieu Warnier, Media365 : publié le mercredi 10 avril 2024 à 20h05
Alors que l'interdiction du déplacement de ses supporters à Marseille a provoqué une réaction du Benfica et généré un véritable incertitude, l'entraîneur du club lisboète Roger Schmidt appelle à l'apaisement afin que les deux clubs puissent bénéficier du soutien des leurs autant au match aller qu'au match retour.
Les supporters de l'OM se retrouvent dans une situation ubuesque. Alors que le club phocéen se déplace ce jeudi à Lisbonne pour y défier le Benfica lors des quarts de finale aller de la Ligue Europa, les supporters marseillais ayant fait le déplacement ne sont pas certains de prendre place dans les travées de l'Estadio da Luz. En effet, vendredi dernier, le préfet des Bouches-du-Rhône a pris un arrêté interdisant la venue des supporters du SLB à Marseille le 18 avril prochain pour le match retour. Toutefois, alors que les deux clubs ont fait cause commune pour assurer vouloir que tout se passe bien lors des deux rencontres, travaillant « en étroite collaboration pour remplir tous les critères et garantir les standards d'organisation les plus élevés en matière de sécurité ». La situation a basculé ce mardi quand le club portugais a décidé d'appliquer un principe de réciprocité et a ainsi annulé purement et simplement les billets des supporters devant prendre place dans le parcage visiteurs lors de la première manche. En conséquence, ceux qui ont déjà rallié Lisbonne se retrouvent dans l'incertitude la plus grande car certains groupes de supporters tels les South Winners ont appelé à faire le déplacement malgré tout.
Schmidt : « Nous voulons un accord »
« S'ils incitent à se déplacer, c'est qu'ils doivent en savoir davantage », a ainsi confié au quotidien Ouest-France un des supporters déjà présents sur place appelé Antoine, qui déplore également que « le timing est catastrophique ». En effet, dans un communiqué publié ce mardi, les dirigeants de l'OM assurent « qu'une issue favorable est encore possible » et « tout mettre en œuvre dans l'intérêt de (leurs) supporters afin qu'ils assistent à la rencontre de jeudi à Lisbonne ». Roger Schmidt, entraîneur du Benfica, n'a pas pu éviter une question sur le sujet lors de la conférence de presse d'avant-match et sa position est claire. « Nous voulons un accord afin que les supporters de Marseille puissent assister au match à l'Estadio da Luz et que les supporters de Benfica puissent également assister au match », a affirmé le technicien allemand. Un élément qui pourrait faire pencher la balance en faveur des supporters phocéens serait le caractère illégal de la décision prise par les dirigeants de Benfica. En effet, selon Ronan Evain, directeur exécutif de l'association Football Supporters Europe (FSE), les interdictions de déplacement des supporters « n'existent pas dans le droit portugais ».
Le droit portugais favorable aux supporters de l'OM
« A ma connaissance, ils l'ont annoncé mais n'ont pas procédé à l'interdiction des billets pour la simple et bonne raison qu'ils n'en ont absolument pas le droit, a-t-il ajouté dans des propos recueillis par Ouest-France. Ils ont une obligation réglementaire de fournir 5 % de la capacité du stade au parcage visiteur, et le seul cas de figure de s'en défaire c'est avec une interdiction de déplacement des pouvoirs publics. » A un peu plus de 24 heures, cela vire au « bras de fer », selon Ronan Evain avec les dirigeants du Benfica qui « menacent de ne pas respecter les règlements de l'UEFA ». Pour ce qui est du match retour, l'interdiction de déplacement des supporters de Benfica n'est pas encore acquise. « Il y a quelques hésitations de la part du ministère de l'Intérieur français et de la préfecture de police, a confié le directeur exécutif de FSE. On pourrait se retrouver dans une situation absurde où les supporters de Marseille ne sont pas autorisés à se rendre au match, mais ceux de Benfica dans une semaine oui. » A cela s'ajoutera la problématique de la gestion des supporters de l'OM qui feront coûte-que-coûte le déplacement à Lisbonne si Benfica refuse de les laisser entrer dans le stade.