Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 25 février 2021 à 12h49
Carlo Alberto Brusa, qui défend l'ancien défenseur de l'OM, Henri Bedimo, s'en prend aux dirigeants marseillais actuels. Le président Jacques-Henri Eyraud en prend notamment pour son grade.
Il a une voix qui porte et passe rarement inaperçu lorsqu'il décide de s'exprimer. Avocat de Didier Deschamps quand il a quitté l'Olympique de Marseille en 2012, de Zinédine Zidane, Laurent Blanc ou Franck Ribéry dans l'affaire Zahia, Carlo Alberto Brusa défend aujourd'hui les intérêts de Henri Bedimo, licencié par l'OM en août 2018 pour faute grave. L'ancien défenseur, qui réclame 3,8 millions d'euros, a fait appel et son avocat s'estime « très confiant ». « L'OM a qualifié de faute grave quelque chose qui ne peut pas l'être. Quand on avance qu'une interview est une faute grave, c'est complètement absurde », remarque l'avocat dans La Provence.
Maitre Brusa donne ensuite son avis sur la manière actuelle de procéder de l'OM qui multiplie les procédures de licenciement. « Cette démarche ne convient absolument pas au monde du football, tance l'avocat. Pour moi, les joueurs ne sont pas des salariés, ce sont des prestataires. C'est pour cette raison que je trouve qu'il est très difficile d'adapter la conception du droit du travail à un footballeur comme on l'applique au cadre d'une entreprise. Ça ne tient pas la route. Rompre le contrat d'un joueur que l'on considère comme un salarié n'a rien à voir avec le monde du travail, ce n'est pas la même logique. Quand quelque chose n'accroche plus, le droit social ne justifie pas la rupture. Il faut travailler sur d'autres moyens de cessation contractuelle par des voies de transaction, en gardant l'aspect judiciaire en dernier rempart. »
« Aujourd'hui, les joueurs de l'OM ont la trouille d'être licenciés »
Dans les colonnes du quotidien provençal, Carlo Alberto Brusa revient sur l'épisode du départ de Deschamps en 2012 et égratigne la direction olympienne actuelle. « Ce départ négocié a permis à l'OM de s'y retrouver et de retrouver du calme. Tout ce qui se passe en ce moment n'est pas bon, estime le juriste. Pour un footballeur ou un entraîneur, le licenciement est une humiliation. Tu le transfères, tu le prêtes, tu l'échanges, tu résilies son contrat, mais tu ne le licencies pas. Il faut utiliser tous les moyens de la négociation pour arriver à une solution ; celle-ci peut échouer, c'est autre chose. Dans un club, le calme est la clé de voûte. Aujourd'hui, les joueurs de l'OM ont la trouille d'être licenciés. McCourt et la direction n'ont pas pris la mesure de la situation, ou ne veulent pas la prendre. La poursuite d'une exploitation de l'OM par McCourt et Eyraud est quasiment finie. »
Me Brusa sur Eyraud : « Je ne sais pas si même son chat a envie de recevoir un câlin de sa part »
Une dernière phrase qui ne reflète sûrement pas ce que pensent l'actionnaire et l'actuel président marseillais que dézingue ensuite l'avocat. « Ils ne le pensent pas car l'égocentrisme d'Eyraud, qui se considère comme un génie en tout, l'en empêche, décoche Brusa. Aujourd'hui, je ne sais pas si même son chat a envie de recevoir un câlin de sa part. Ce qui se passe à l'OM ne m'étonne pas. Je trouve qu'il y a une forme de masochisme dans la manière de gérer cette équipe. Il faudrait un chamboulement assez important. La dégradation a commencé dès l'arrivée d'Eyraud à La Commanderie. Il vient d'un monde qui n'a aucun lien avec le monde du foot. Soit on en est issu, soit on l'aime passionnément et viscéralement. »