Axel Allag, Media365, publié le mercredi 25 janvier 2023 à 22h10
Dans un long entretien accordé à L'Equipe, Sébastien Haller est revenu sur son très long combat contre son cancer des testicules, révélé en juillet dernier. Depuis, l'attaquant est revenu à la compétition, dimanche dernier contre Augsbourg.
Un retour forcément attendu. Dimanche dernier, après plusieurs mois de lutte contrer le cancer des testicules, Sébastien Haller a retrouvé le chemin de la compétition officielle en entrant en jeu à la 62ème minute à la place de Youssoufa Moukoko. C'était également le premier match officiel de l'attaquant sous le maillot du club allemand, lui qui n'avait pu jouer depuis sa signature en provenance de l'Ajax Amsterdam l'été dernier. Ovationné par les 82 000 spectateurs du Westfalenstadion, il a participé au succès fou de son équipe face à Augsbourg (4-3). "C'était une émotion forte... C'est ce que j'avais en ligne de mire depuis le premier jour, pouvoir montrer mes qualités et savoir que, derrière, il y avait eu un combat. Ça a rajouté à mon envie. Tous, on l'attendait", a confié l'intéressé dans les colonnes de L'Equipe.
"La chimio m'a défoncé le corps de l'intérieur"
Celui qui avait des campons avec l'inscription "F*ck cancer" a aussi été rejoint par ses trois enfants sur la pelouse au terme de la rencontre. Évoquant la nécessité d'être fort sur le plan mental, mais également l'annonce à ses proches alors que sa femme se trouvait en vacances avec ses enfants, Haller s'est confié concernant les deux opérations et les quatre séances de chimio de cinq jours. "La chimio m'a défoncé le corps de l'intérieur, l'opération de l'extérieur. Donc, tu reprends petit à petit. Et après la chimio, même si tu te sens plutôt bien, tu ressembles vraiment à un malade, tu as les yeux creusés, plus de cheveux, les lèvres noires... Et les premiers jours, en raison du cathéter dans la gorge, j'avais une voix d'un mec qui avait attrapé froid", a-t-il expliqué.
Le regard des autres, lui, a forcément changé envers lui dans cette période plus que compliquée. "Toi, tu veux montrer que tout va bien, mais il y a une sorte de regard de pitié, je ne sais pas, qui te montre que t'es malade. En fait, ça va ! Ne vous inquiétez pas (rire) ! Ce n'est pas méchant, les gens sont dans la compassion, et je le comprends car ils veulent en parler. Ce n'est pas fréquent qu'un footballeur ait un cancer", a jugé Haller, qui a refusé de se plaindre. Ses proches, eux, ont forcément eu une importance cruciale dans ce combat étendu sur de longs mois. "Dans la maladie, il y a des moments qui rapprochent, ça fait du bien. Et on s'ouvre. On n'est pas tout à fait pareil, on n'a plus la même histoire, la même façon de voir les épreuves. Il y a tellement de choses à vivre, tu savoures encore un peu plus quand tu passes à travers tout ça...", a expliqué l'Ivoirien. Ce mercredi soir lors du succès de Dortmund à Mayence (1-2), il a de nouveau pu bénéficier de temps de jeu en entrant lors de la 62ème minute, encore à la place de Youssoufa Moukoko.