Aurélien Canot, Media365, publié le mardi 16 mai 2023 à 09h49
Invaincu depuis le début de la saison européenne sur terre battue, Carlos Alcaraz a chuté lundi à Rome à la surprise générale face à Fabian Maroszan, jeune joueur hongrois de 23 ans totalement inconnu. Après avoir lu cet article, il le sera peut-être un peu moins à vos yeux.
Encore assommés par la sensation à laquelle ils venaient tout juste d'assister sur le court central du Foro Italico, les spectateurs italiens se sont tous posés la même question : mais qui est ce Fabian Marozsan parvenu à faire tomber dès le 3eme tour du Masters 1000 de Rome ce Carlos Alcaraz à qui semblait déjà promis un troisième trophée consécutif après ses victoires à Barcelone et Madrid et qui n'avait pas perdu un match depuis le début de la saison en Europe sur terre battue ? Personne n'avait la réponse, à vrai dire, car le jeune joueur hongrois de 23 ans auteur assurément du plus bel exploit de 2023 était inconnu de tous les suiveurs avant de faire mordre la poussière à l'extra-terrestre espagnol qui retrouvera la place de numéro 1 mondial à l'issue du tournoi en dépit de cette défaite que personne n'avait vu venir.
Avant Rome, Marozsan n'avait jamais passé le stade des qualifications
Grand par la taille (il mesure 1,93m) mais pas encore par le talent - même si sa victime de lundi lui promet un très bel avenir - le jeune homme né à Budapest occupe aujourd'hui la 135eme place au classement, sept rangs plus bas que son meilleur classement à ce jour : 128eme en mars dernier. Un "Best Ranking" que Marozsan (avec le z qui précède le s et non l'inverse, car il convient de l'écrire correctement) améliorera nettement après Rome, puisqu'il est d'ores et déjà certain de se hisser à la 114eme place avant son match de mardi contre Borna Coric. Il s'agira seulement de son quatrième match dans le grand tableau d'un tournoi du circuit ATP. Son premier, il l'avait en effet disputé il y a... cinq jours, contre le Français Corentin Moutet, à qui il avait infligé un 6-0 pour le premier set de sa jeune carrière dans un tableau principal. Depuis ses débuts, le Hongrois tombeur au 2eme tour pour s'offrir ce match contre Alcaraz de Jiri Lehecka, 39eme mondial, n'avait en effet jamais réussi à passer le cap des qualifications dans des tournois ATP (quatre tentatives, quatre échecs).
Déjà sept titres sur le circuit mais dans les catégories inférieures
Le cinquième essai a été le bon pour celui qui n'a encore jamais disputé de tournoi du Grand Chelem, pas plus chez les juniors que chez les grands. En résumé, Marozsan s'était uniquement illustré sur le circuit Challenger avant d'enchaîner exploit sur exploit dans la capitale italienne. La saison dernière, le bourreau d'Alcaraz, à qui il a presque donné lundi une leçon d'agressivité et d'amorties, avait corrigé le Serbe Damir Dzumhur en finale pour remporter son premier titre, à Banja Luka (NDLR : auparavant, il s'était imposé à cinq reprises, sur des tournois ITF et Futures). En mars dernier, il avait remis ça à Antalya, avec encore un 6-0 collé à l'un de ses adversaires, l'Autrichien Ofner, cette fois en finale dans la seconde manche. "Son niveau était vraiment, vraiment haut. S'il joue à ce niveau, il va en surprendre plus d'un", a assuré Alcaraz. Il a probablement raison.