Marie Mahé, Media365 : publié le jeudi 05 novembre 2020 à 17h40
Alors qu'il s'apprête à prendre le départ de son premier Vendée Globe, le skipper nantais Armel Tripon (45 ans) partira avec une application innovante sur son téléphone, pour éviter d'avoir des hallucinations.
J-3 avant le coup d'envoi de la neuvième édition du Vendée Globe. Le dimanche 8 novembre prochain, ce sont ainsi 33 participants qui prendront le départ, aux Sables-d'Olonne, de la prestigieuse compétition de voile. Certains d'entre eux ne vont pas manquer l'occasion de, par exemple, sonder les océans. De son côté, le skipper nantais Armel Tripon, aujourd'hui âgé de 45 ans et qui découvrira l'épreuve pour l'occasion, va prendre le départ muni d'une application, sur son téléphone, pour éviter toute hallucination. Une véritable innovation, qui porte le nom de LuciEole et qui a été réalisée avec l'université de Nantes. Elle permettra ainsi au navigateur d'avoir la possibilité de mesurer à la fois son état de fatigue du moment, ainsi que sa lucidité. C'est ainsi que toutes les six heures, le principal intéressé devra donc répondre à des questions, alors qu'il se trouvera évidemment en pleine mer.
Tripon : « Sur la dernière Route du Rhum, j'étais allé chercher très loin physiquement »
« Sur la dernière Route du Rhum [en 2018], j'étais allé chercher très loin physiquement, il y avait eu des événements météorologiques qui avaient fait que je ne pouvais plus dormir », a-t-il ainsi notamment expliqué à 20minutes. En 2018, dans la catégorie Multi50, Armel Tripon s'est justement imposé sur la Route du Rhum. A cette époque, il n'avait alors pas dormi pendant plus de 48 heures : « C'était raide... » Une expérience qu'il ne souhaite visiblement pas renouveler. A la fin de l'année 2019, le navigateur s'est alors rendu au laboratoire « Motricité, Interactions, Performance », du côté de l'université de Nantes. La personne qui l'a accueilli, à savoir Arnaud Guével, professeur et chercheur dans ce laboratoire, s'est également confiée à 20minutes : « Armel est venu vers moi en me disant que comme beaucoup de marins, à cause de la fatigue, du stress, du bruit, du manque de sommeil, il pouvait traverser des périodes hallucinatoires. Il m'a demandé ce qu'il était possible de faire pour obtenir dans ce domaine une aide à la performance. Mais aussi, pour être en sécurité en tant que marin. »