Joana Guerra Mota, Media365, publié le mardi 12 janvier 2021 à 12h35
Touché de plein fouet par la crise sanitaire et économique liée à la Covid-19, le football français peine à s'en sortir. Et pour se relancer, certains présidents de clubs aimeraient recourir à la baisse des salaires de leurs joueurs.
La crise sanitaire n'est déjà pas facile à gérer, alors quand une autre source de profit est elle aussi en faillite, le football français s'inquiète. Car ce n'est pas seulement l'absence de revenus provenant des billetteries et des buvettes qui fait mal. Celle des revenus liés aux droits TV frappe elle aussi. Ces deux sources de profit représentent une grosse part d'argent pour les clubs, petits et grands. Et sans elles, les équipes risquent de se noyer. Alors une des solutions envisagées par les présidents n'est autre que la baisse des salaires des joueurs. Et pour cela, l'UNFP, le syndicat des joueurs, et certains présidents se rencontrent ce mardi, dans le cadre d'une réunion, afin d'en discuter et de négocier. Parmi eux, l'influent Jean-Michel Aulas (Lyon), Marc Keller (Strasbourg), Loïc Ferry (Lorient) ou encore Jean-Pierre Caillot (Reims). Ce dernier n'a pas hésité à témoigner, auprès du journal Le Monde, sur les pertes que son club subit. "Aujourd'hui, nous sommes confrontés à la prolongation du huis clos et à la défaillance de notre diffuseur. Nos revenus sont de zéro en billetterie et en hospitalité, il manque 600 millions d'euros sur les droits télévisuels et pourtant nos charges sont à peu près identiques, puisque la charge principale est la masse salariale. A Reims, elle représente environ 60 % du budget, 55 % à 65 % en moyenne pour les clubs", explique le président rémois.
Les joueurs sont mitigés ?
Si certains ont affirmé qu'ils acceptaient n'importe quelle décision par "solidarité" comme Amine Gouiri ou encore le Brestois Brendan Chardonnet, cette mesure risque de mal passer pour d'autres. En effet, les réactions de certaines stars du championnat pourraient être négatives. Et cela inquiète certains entraîneurs. "Si on lui offre plus, (le joueur) ira ailleurs. Cela va nous affaiblir encore plus", a affirmé Frédéric Antonetti, l'entraîneur de Metz. En effet, certains joueurs vont vouloir partir, et lors des Mercato, les joueurs français ou étrangers vont peut-être privilégier un championnat moins affaiblit économiquement. C'est le risque qu'accepteront de courir les présidents favorables à cette mesure.