Mathieu Warnier, Media365 : publié le samedi 20 juillet 2024 à 23h30
Auteur d'une nouvelle échappée fleuve ce samedi sur la route du Col de la Couillole, Richard Carapaz s'est mis hors d'atteinte au classement du maillot à pois. Pour cette récompense, l'Equatorien a su aller puiser au plus profond de lui-même.
Richard Carapaz entre dans l'histoire du Tour de France. En effet, l'Equatorien a mis fin au suspense dans la course au maillot à pois à l'occasion de la 20eme et avant-dernière étape, remportée au sommet du Col de la Couillole par Tadej Pogacar. Pourtant, au départ de Nice ce samedi, le coureur de l'équipe EF Education-EasyPost n'avait « que » quatorze points d'avance sur le porteur du maillot jaune au classement du meilleur grimpeur. Si le Slovène avait affirmé ce vendredi après son succès à Isola 2000 qu'il ne voyait pas d'inconvénient à laisser une échappée prendre le large sur les routes menant au Col de la Couillole, il ne fallait pas forcément prendre au pied de la lettre les déclarations d'un maillot jaune aussi glouton sur la Grande Boucle qu'il l'a été sur le Giro plus tôt cette année. Et pourtant, Richard Carapaz a su bien mener sa barque pour devenir le premier représentant de son pays à remporter le maillot à pois du Tour de France. Une quête qui a démarré timidement au cœur du Massif Central. En effet, s'il n'avait pas inscrit le moindre point durant les dix premières étapes, laissant notamment à Jonas Abrahamsen l'honneur d'accumuler les points au fil des échappées, le coureur de l'équipe EF Education-EasyPost a fait son entrée au classement lors de la 11eme étape menant au Lioran.
Carapaz s'est inspiré de la Vuelta 2022
Avant que Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar ne renversent la course, le natif d'El Carmelo a su se glisser dans une groupe de fuyards lui permettant de prendre ses quatre premiers points. Mais, au vu du barème en place sur le Tour de France, c'est essentiellement dans les Pyrénées et les Alpes qu'un succès au classement du meilleur grimpeur se construit. Après avoir manqué le coche lors de la 14eme étape arrivant au Pla d'Adet, Richard Carapaz a repris sa marche en avant sur la route du Plateau de Beille. D'abord contesté par David Gaudu, Oier Lazkano, Romain Bardet et Marc Soler, l'Equatorien a haussé le ton au sommet du Col de Menté puis du Col d'Agnes. Avec un total de 18 points pris sur cette seule étape, le coureur de l'équipe EF Education-EasyPost a fait un bond dans un classement dominé par les cadors du peloton. Poursuivant sa marche en avant lors d'une 17eme étape qu'il a fini par remporter à Superdévoluy, prenant notamment les dix points distribués au sommet du Col du Noyer, Richard Carapaz a réalisé que seules des échappées dans les étapes alpestres pourraient lui permettre d'aller chercher ce titre de meilleur grimpeur du Tour de France. Une stratégie qui s'était avérée payante lors de l'édition 2022 de la Vuelta, sur laquelle trois succès d'étape en montagne avaient fait la différence.
Une dernière échappée pour conclure
Un plan qu'il a mis à exécution ce vendredi entre Embrun et Isola 2000. Avec l'aide de son équipe EF Education-EasyPost, Richard Carapaz a su prendre le bon wagon, passant en tête le Col de Vars puis la Cime de la Bonette. Les 60 points accumulés sur ces deux difficultés hors-catégorie ont fait basculer le duel à distance avec Tadej Pogacar. Toutefois, l'Equatorien devait conclure ce samedi vers le Col de la Couillole et, encore une fois, c'est par une échappée qu'il a su aller chercher les points nécessaires pour être totalement hors d'atteinte de l'ogre slovène. Le maillot à pois s'est installé plus fermement sur ses épaules grâce aux dix points pris au sommet du Col du Turini. Il a ensuite été définitivement acquis à l'issue de l'ascension du Col de la Colmiane. Aller chercher une deuxième victoire d'étape aurait été un bonus bienvenu mais Richard Carapaz pourra souffler ce dimanche lors du contre-la-montre final entre Monaco et Nice, les cinq points que marquera l'auteur du meilleur temps sur la montée de La Turbie ne changeront rien au classement du maillot à pois. Onze ans après Nairo Quintana, un Sud-Américain sera sacré meilleur grimpeur du Tour de France pour la deuxième fois de l'histoire de l'épreuve et l'Equateur deviendra le treizième pays différent dont un de ses représentants a remporté cette récompense.