A l’heure où le Paris Saint-Germain se reconstruit, sujet à de vives critiques, il est légitime de se poser l’éternelle question : que doit faire le club de la capitale pour entrer dans la sphère des très grands clubs ?
Il y a le sportif évidemment, et la flopée de trophées sur les étagères du club. Il y a les recrues en Or, aussi, synonyme d’énormes échos médiatiques. Et puis il y a l’histoire, l’héritage, et tout ce qui confine à un club cette aura un peu particulière, entre hier et aujourd’hui.
C’est ce qui fait que beaucoup n’ont jamais cessé de considérer Liverpool, l’Ajax, Manchester United ou Milan, comme d’immenses clubs : parce qu’ils ont marqué l’histoire du football par des performances exceptionnelles sur le continent, parce qu’ils ont vu des joueurs inoubliables éclore dans leurs rangs, et parce qu’ils ont souvent honoré leurs légendes venues du banc ou du terrain.
Et Paris, dans tout ça ? La capitale regorge d’une histoire riche, dans les tribunes, sur le terrain, et dans son vestiaire. Elle a vu passé des esthètes que la planète a aimés, des footballeurs de génie et des artistes incomparables. Pourtant, Paris n’a jamais vraiment su les honorer. Faire une place au présent, à des joueurs qui se conjuguent au passé, là est la difficulté.
Pourtant, certains clubs y arrivent à merveille. Voilà comment Nedved est devenu vice-président de la Juventus, comment Giggs ou Zidane sont passés sur les bancs de leurs coaches après des décennies dans le club, voilà comment Puyol et Ronaldinho sont devenus ambassadeurs du Barça, tandis que Raul honore ce rôle au Real Madrid. Et puis l’exemple le plus frappant est évidemment celui de l’Ajax, qui a toujours pris soin d’intégrer les joueurs de son histoire à tous les étages, de Cruyff à Van Basten, de De Boer en passant par Van der Sar ou Bergkamp.
Côté Parisien, il est vrai que le PSG a impulsé il y a deux une nouvelle dynamique en permettant à Zoumana Camara d’intégrer le staff de Laurent Blanc puis celui d’Unai Emery, puis en offrant à Maxwell un rôle dans le recrutement d’Antero Henrique… Avant que Thiago Motta n’endosse d’ici un an le costume d’entraîneur chez les jeunes. Mais force est de constater que ce sont des joueurs « version QSI » et qu’aucune vraie légende du club n’a intégré son organigramme, hormis Pauleta, ambassadeur du club, quand son emploi de temps à la Fédération Portugaise le lui permet.
Côté retrouvailles entres les supporters et ses légendes, le club de la capitale accuse là aussi quelques retards… Dans tous les grands clubs, les anciens joueurs se retrouvent afin de disputer des matches amicaux, des rencontres de charités… Pas à Paris.
Au micro de Canal Supporters, l’Aigle des Açores avait pourtant déjà envoyé un message auprès de Nasser Al- Khelaifi : « J’aimerai bien qu’on fasse un match des anciens un jour, pour les supporters et même pour nous, pour avoir l’occasion de retrouver la pelouse du Parc.»
Et visiblement, l’idée est partagée par beaucoup d’anciens joueurs de la capitale. Réunies à l’occasion d’un tournoi amical, plusieurs anciennes têtes d’affiche ont confié auprès de Canal Supporters leur regret de ne pas être plus impliqué dans la vie du PSG.
Tel Boubacar Sarr (114 matches et 30 buts) qui a formé un trio offensif historique avec Rocheteau et Toko. Le vainqueur de la première Coupe de France du Paris Saint-Germain, en 1982 est le premier d'une longue série d'anciens à exprimer ce sentiment.