Thomas Siniecki, Media365 : publié le dimanche 11 avril 2021 à 19h56
Toujours plus nature, Benoit Paire ne parvient décidément pas à adopter un discours lisse en ces temps de Covid qui dure. Comme dimanche à Monte-Carlo, après son élimination d'entrée face à Jordan Thompson (6-4, 6-7, 7-6).
Benoit Paire, à nouveau, a été d'une honnêteté désarmante dimanche. Que ce soit sur le court pour un match de plus de trois heures perdu face à Jordan Thompson, au bout du tie-break du troisième set (6-4, 6-7, 7-6), ou après en conférence de presse : "J'en ai rien à branler de ce match. Mes parents habitent à deux heures, j'attends mon double et je me casse. Un cimetière pareil, ça me déprime. Le tennis ne m'apporte plus aucun bonheur, on le voit sur le match." La rencontre a effectivement été d'un niveau parfois affligeant, et l'adversaire australien n'a souvent pas fait mieux. Comme à Buenos Aires, le mois dernier, il a terminé sur une double faute qu'on soupçonnerait presque d'être volontaire... "C'est d'une tristesse absolue, alors que c'est le meilleur tournoi du monde... Rien à foutre, je rentre chez moi."
Confirmant ensuite qu'il n'en a "rien à cirer", il continue d'incriminer les autres joueurs du circuit : "Tout le monde le dit, mais je suis le seul à parler. Que je gagne ou que je perde, ça me passe à des années-lumière... Je n'ai plus l'étincelle, je suis malheureux sur le court." Ce qui ne l'empêche de profiter encore du système, et d'assumer : "J'ai pris 12 000 euros pour être à l'hôtel tranquille, c'est parfait. Quand tu as connu le circuit d'avant, ça donne envie de te jeter. Donc ça m'apporte juste un peu plus d'argent. Ceux qui me disent qu'ils prennent du plaisir, quelle tristesse pour eux... Tu fais un coup gagnant ou une faute sur un des plus beaux courts du monde, et c'est la même chose. La vie normale est à chier en ce moment, le circuit aussi. Je suis bien seulement chez moi, sans mon masque et rien à foutre du Covid."