Jeux Paralympiques de Paris 2024 - Triathlon : Le rôle essentiel des guides

Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 02 septembre 2024 à 22h51

Le travail si spécifique des guides d'athlètes déficients visuels, sur le triathlon des Jeux Paralympiques de Paris 2024, a été bluffant.

Il y a eu Alexis Hanquinquant, bien sûr, qui s'est débrouillé tout seul comme un (très) grand, ainsi que Jules Ribstein. Mais tout le monde n'est pas en mesure de pouvoir le faire, et cette formidable journée de triathlon autour du pont Alexandre III a aussi permis de découvrir la force des tandems et donc des guides. Encore plus qu'en athlétisme, l'idée d'un tel binôme est dingue sur un tel enchaînement d'épreuves. "Savoir où sont mes affaires aussi, tout est millimétré", précise le médaillé d'argent Thibaut Rigaudeau au sujet du rôle de Cyril Viennot : "Il y a tant de choses à penser."

Rigaudeau : "Je ne retrouverai jamais un guide pareil"

Des guides qui se muent souvent bien volontiers en raconteurs magnifiques de la vie de leurs poulains : "On ne se rend pas compte de tout le travail, le matériel, la préparation physique, la récupération, tout... L'aménagement du terrain, pour que tout soit bien à sa place chez lui, avoir un home trainer à Paris dans un appartement pas immense... Cette médaille, elle représente tout ça." Embarqués dans cette aventure commune depuis 2018, ils vont se séparer et Rigaudeau en est bien attristé : "J'aimerais Los Angeles 2028, mais il faut un guide qui le remplacera petit à petit. Je ne trouverai jamais... Il met 80% de son temps à s'entraîner pour moi, même plus que ça. C'est un investissement et pas seulement sur la course, mais aussi en dehors. Il faut être très fort dans les trois disciplines." "Ne pas faire faux bond, aussi, ajoute le guide. On y travaille, on va trouver... Si certains lisent ça, n'hésitez pas !" "Je suis sympa", conclut Rigaudeau dans un large sourire.

Il y a aussi Annouck Curzillat et Julie Marano, qui n'ont pu faire mieux qu'une sixième place. Mais n'ont aucun regret face à des filles "qui sont simplement malvoyantes, donc qui peuvent courir toutes seules à l'entraînement", défend la guide. Elles avaient mis des codes tactiles en place, particulièrement dans la Seine, et même si besoin sur la terre ferme en cas de prédominance trop importante du public. "On avait décidé de se mettre dans notre bulle, pour que ce ne soit pas trop euphorisant et qu'on ne perde pas nos moyens", détaille Marano. Curzillat valide : "Heureusement qu'on avait eu le Test Event, l'an dernier, pour apprendre à gérer tout ce monde et se rendre compte que ça posait un problème sur la gestion de l'énergie."

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