Juba Touabi, Media365, publié le lundi 13 janvier 2025 à 18h45
Depuis plusieurs années, l'Olympique Lyonnais, autrefois reconnu comme l'un des meilleurs clubs formateurs d'Europe, semble avoir perdu de sa superbe dans ce domaine.
Une situation qui trouve en partie son origine dans une décision stratégique prise en 2016 : la séparation géographique entre les infrastructures des équipes professionnelles et celles des jeunes. Aujourd'hui, cette scission est pointée du doigt comme l'un des principaux facteurs du déclin de la formation lyonnaise. Avec la fermeture du centre historique de Tola Vologe et le déménagement des installations de formation à Meyzieu, éloignées du Groupama Stadium et du Groupama OL Training Center (GOLTC) à Décines, l'OL a perdu un élément essentiel de son ADN : la proximité quotidienne entre jeunes talents et professionnels. Ce lien, autrefois au cœur de la philosophie du club, permettait aux jeunes joueurs d'observer, d'échanger et de s'imprégner des valeurs des cadres de l'équipe première.
Privés de ces interactions cruciales, les jeunes espoirs lyonnais se forment désormais dans un environnement coupé de l'élite, ce qui a profondément impacté leur progression. La transmission informelle n'existe plus. Résultat : le "clan des Lyonnais", cette tradition qui faisait la fierté du club et l'envie de nombreux autres, s'effrite. Le déclin est tel que Pierre Sage, l'entraîneur lyonnais, et John Textor, propriétaire de l'OL, estiment qu'un changement s'impose. Le coach des Gones s'est confié sur le sujet, ce lundi en conférence de presse.
Textor et Sage veulent rapprocher les jeunes et les pros
« Depuis que le centre de formation est parti de Tola Vologe, il y a moins de joueurs qui sortent. Il y a aussi un effet négatif sur l'efficacité du centre de formation depuis qu'il y a ce double site. Ce n'est pas la seule raison mais c'est l'un des éléments qui font que la formation est moins efficace. Les jeunes n'avaient pas la possibilité de voir les pros s'entraîner, de voir des modèles dans les coursives ou au self. Pour avoir échangé avec quelques joueurs, ça manquait. C'était une vraie valeur ajoutée quand on était à Tola Vologe. Le fait que les équipes se rapprochent du GOLTC est quelque chose de positif », a confié le coach français.
L'enjeu dépasse les résultats à court terme : il s'agit de renouer avec une culture et des méthodes qui ont fait la renommée du club. En recréant ce lien intergénérationnel, l'OL espère redonner vie à son centre de formation. Reste à voir si ce retour aux sources suffira à relancer une machine aujourd'hui en panne. Une chose est certaine : pour l'Olympique Lyonnais, l'avenir passe par un ancrage dans son passé.