CAN 2023 : Sébastien Haller, buteur à cœur ouvert

CAN 2023 : Sébastien Haller, buteur à cœur ouvert ©Icon Sport, Media365

Patrick Juillard, Media365, publié le samedi 10 février 2024 à 18h45

Buteur et héros de son équipe en demi-finale de la CAN 2023, l'attaquant ivoirien Sébastien Haller a ouvert son cœur, ce samedi face à la presse à J-1 de la finale de la CAN 2023 face au Nigeria.

Une seule salle, mais deux ambiances bien distinctes, ce samedi matin à J-1 de la finale de la CAN 2023 à l'occasion des conférences de presse du Nigeria et de la Côte d'Ivoire. A l'image de leurs prestations sur le terrain depuis le début du tournoi, Super Eagles et Eléphants ont présenté des visages fort contrastés, fermés et tout en contrôle du côté des premiers, ouverts et spontanés chez les seconds. Aux côtés de José Peseiro, Ahmed Musa n'a pas dit grand-chose de bouleversant mais a rappelé à tous les observateurs qu'il était avec Kenneth Omeruo un rescapé du dernier sacre nigérian, en 2013, malgré un temps de jeu nul depuis le début de cette trente-quatrième édition. Avec son nouveau coach Emerse Faé, Sébastien Haller a au contraire ouvert grand son cœur, avec une sincérité rarement vue en pareilles circonstances.

« Ne pas gâcher notre deuxième chance »

Dans cette équipe de miraculés, l'unique buteur et héros de la demi-finale contre la RDC incarne mieux que nul autre cette capacité à marcher au bord du précipice sans jamais chuter. L'attaquant du Borussia Dortmund a sa petite idée sur la façon de négocier la dernière étape qui sépare son équipe d'une troisième étoile. « On s'attend à un match relevé physiquement. A nous de leur poser des problèmes, pour étirer leurs lignes et créer des espaces. A nous d'utiliser leurs faiblesses pour se créer des occasions », a répondu Sébastien Haller, conscient de la chance de son équipe. « On revient de très loin, on sait qu'on a la chance d'en avoir une seconde. A nous de ne pas la gaspiller. Être passé aussi près du cauchemar nous aide à créer des performances comme celles-là », poursuit l'ancien joueur de West Ham, aussi à l'aise en français qu'en anglais.

« Je voulais apporter ma pierre à l'édifice »

Arrivé blessé en début de CAN, Sébastien Haller a serré les dents en attendant des jours meilleurs. « Cela n'a pas été simple tous les jours », avoue-t-il, avant de raconter sa drôle de Coupe d'Afrique. « J'avais décidé de passer les vacances en Côte d'Ivoire pour me préparer. Avec une attelle, c'était difficile. Tu commences à douter. Mais tu as la chance d'avoir des amis, une famille et un pays qui te soutiennent. Alors tous les jours à partir du 21 décembre, cela a été soins et concentration. Je voulais absolument apporter ma pierre à l'édifice. Différentes choses m'ont motivé : les coéquipiers sur le terrain, la cérémonie d'ouverture et bien sûr le soutien du public », poursuit le buteur, fier de la ferveur de son public, fût-elle parfois débordante. « Ils ne sont pas supporters, ils sont juste Ivoiriens ! Au stade, demain, ce sera incroyable. On espère voir quelque chose qu'on n'a jamais vu avant ! », s'enthousiasme celui qui, après avoir surmonté un cancer, sait parfaitement ce que le mot « résilience » veut dire.

« Une bonne pression »

« Les dix-huit derniers mois ont été très exigeants pour moi et ma famille, rembobine l'auteur de 8 buts en 22 sélections. Je pense donc avant tout à profiter et à faire le maximum pour ne pas avoir de regret. » La pression ? Sébastien Haller la prend de façon positive. « Bien sûr que je la ressens ! Je suis attaquant, je dois marquer. Mais c'est ainsi que fonctionne le football. C'est une bonne pression. Je pense qu'elle nous emmènera au bout. » Sébastien Haller et la Côte d'Ivoire ont rendez-vous avec l'histoire dimanche (21h00) sur la pelouse du stade olympique d'Ebimpé.

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