Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 26 septembre 2023 à 16h10
Amélie Oudéa-Castéra l'a clairement annoncé : les athlètes de l'équipe de France ne pourront pas porter le voile lors de Paris 2024. Ce qui ne plait pas forcément à l'ONU, même si les discours politiques ouvrent toujours la porte à l'interprétation.
L'ONU s'attaque au gouvernement français, en répliquant aux propos de la ministre des Sports qui a écarté le principe du hijab pour les femmes athlètes au sein de l'équipe de France durant Paris 2024, au nom de la laïcité. "De manière générale, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme estime que personne ne devrait imposer à une femme ce qu'elle doit porter ou non", riposte ainsi la porte-parole Maria Hurtado, même si la suite de son explication noie un peu le poisson : "La France doit prendre toutes les mesures appropriées nécessaires, afin de modifier tout modèle social ou culturel fondé sur l'idée d'infériorité ou de supériorité de l'un ou l'autre sexe. Mais les restrictions à l'expression des religions ou des convictions, comme le choix de vêtements, ne sont acceptables que dans des circonstances très spécifiques."
Oudéa-Castéra : "Nos représentants ne porteront pas le voile"
Celles-ci doivent répondre de manière proportionnelle et nécessaire à des préoccupations légitimes en matière de sécurité, d'ordre et de santé publics, ainsi que de moralité, pour reprendre à nouveau les termes de l'ONU. Si on se réfère aux propos d'Amélie Oudéa-Castéra, qui s'était notamment appuyée dimanche (sur France 3) sur la position du CIO qui juge le hijab comme "culturel et non cultuel", il y a donc une opposition assez nette entre le Comité International Olympique et l'Organisation des Nations Unies, même si la ministre convoquait aussi une décision récente (fin juin) du Conseil d'Etat qui confirmait l'interdiction du port du hijab dans le football féminin. Oudéa-Castéra rappelait son attachement à "l'interdiction de toute forme de prosélytisme, donc nos représentants ne porteront pas le voile".