Bardet : " C'était un calvaire "

Marie Mahé, Media365, publié le mardi 19 juillet 2022 à 21h56

Dans cette seizième étape, Hugo Houle a triomphé en solitaire. Jonas Vingegaard reste en jaune, malgré les attaques de Tadej Pogacar, alors que Romain Bardet a déjoué. Découvrez les réactions des principaux acteurs de la course.

Hugo Houle (CAN/Israel-Premier Tech) - Vainqueur de l'étape et combatif du jour

« Je n'ai jamais gagné une course, et le faire ici c'est plutôt un bon endroit pour une première. J'ai encore du mal à réaliser ce que j'ai fait. C'était mon rêve de gagner une étape du Tour, c'est à cela que je pense à chaque fois que je vais m'entrainer. C'était une journée folle. Je savais qu'il fallait que je mesure mon effort. Et quand j'ai attaqué, je me suis dit que c'était bien d'anticiper, même s'il y a un risque. Et je me suis retrouvé devant. J'ai vraiment de bonnes sensations depuis le début du Tour, donc j'ai essayé plusieurs fois parce que je suis en forme. Les circonstances ont finalement été favorables. La dernière montée était extrêmement raide, et quand j'ai vu qu'au sommet j'avais une trentaine de secondes d'avance, j'ai su que j'avais mes chances. Je pense bien sûr à mon frère qui est décédé, parce que quand nous étions petits, on regardait ensemble les étapes du Tour de France. On s'enflammait lorsqu'il y avait ce genre d'échappés solitaires, et maintenant c'est moi qui suis dans cette situation. Me relever de ce qui s'est passé, ce sont des choses difficiles dans la vie. Ça m'a pris dix ans mais aujourd'hui c'est fait, j'étais prêt. »

Valentin Madouas (FRA/Groupama-FDJ) - Deuxième de l'étape

« Je suis forcément déçu parce que je pense qu'il y avait moyen de viser la victoire. Après, on est tombé clairement sur plus fort dans cette montée, il (Hugo Houle) a anticipé au bon moment. Ce n'était pas une journée simple après le repos, et puis avec la chaleur, tout ce que je déteste. À un moment, le soleil a tapé sur les roches et j'ai explosé complétement, j'avais besoin de me rafraîchir et de souffler. David (Gaudu) a vraiment des bonnes jambes, on va être offensifs ces prochains jours. C'est notre mot d'ordre parce qu'on a un podium à aller chercher. On sait que le contre-la-montre n'est pas la tasse de thé de David. Mais il a vraiment la capacité de faire le podium et il ne faut pas avoir de complexe. On y croit vraiment très fort. »

Simon Geschke (ALL/Cofidis) - Huitième de l'étape et maillot à pois

« Je ne peux pas tout faire, me battre pour les pois et pour l'étape ! Mon but dans cette échappée, c'était de collecter autant de points que possible pour le classement des grimpeurs. Je pense que j'aurais couru différemment si j'avais été là pour chasser l'étape. J'en étais très loin, avec ce groupe qui était très fort, ainsi qu'un jeu tactique qui était difficile à contrer. Donc je me suis concentré sur les points, et je suis heureux de la façon dont ça a marché. Mon seul objectif, c'est de garder ce maillot aussi longtemps que possible... et pourquoi pas le gagner ? Paris est bien sûr encore loin lorsqu'on regarde les étapes qu'il reste. Demain ce sera une journée importante, mais c'est bien de voir que mes rivaux n'ont rien marqué aujourd'hui. Il va falloir que j'ai de la chance et que je récupère bien pour pouvoir marquer des points. »

Wout Van Aert (BEL/Jumbo-Visma), Treizième de l'étape et maillot vert

« On commence toujours notre journée avec un plan, et aujourd'hui il a été respecté. Nous voulions mettre quelqu'un à l'avant, au départ il était plutôt question de Christophe Laporte, mais au début de l'étape je me suis mis devant parce qu'il y avait (Brandon) McNulty (UAE) et "Dani" Martinez (Ineos), et le groupe s'est formé très vite. Finalement, la situation était très bonne pour nous. Il valait mieux que Jonas (Vingegaard) soit entouré après Péguère. C'était une bonne journée, on a toujours été en contrôle. »

Jonas Vingegaard (DAN/Jumbo-Visma), Quinzième de l'étape et maillot jaune

« Je savais que Tadej (Pogacar) attaquerait, chaque jour il va le faire et chaque jour je le suivrai. Qu'il attaque de loin, ce n'est pas mal pour moi. Plus la course est dure et plus ça m'avantage. Aujourd'hui, Sepp (Kuss) a été incroyable mais toute l'équipe aussi. Christophe Laporte a très bien roulé sur le plat, Tiesj (Benoot) a continué dans la montée puis Sepp Kuss a pris les relais. Il était important de maintenir un bon tempo pour empêcher les attaques. Ensuite, Nathan Van Hooydonck et Wout van Aert, qui étaient devant, ont attendu. On a une équipe très forte. On va continuer à prendre la course jour après jour. Ma forme ? Je n'ai pas l'impression de régresser. Je récupère bien et le jour de repos a été le bienvenu après ma chute. »

Tadej Pogacar (SLO/UAE Team Emirates) - Seizième de l'étape et maillot blanc

« C'était difficile de créer des écarts importants dans cette étape. J'ai essayé d'attaquer dans la descente mais ça n'a pas vraiment marché. Jonas (Vingegaard) était bien entouré, c'était encore plus dur de le distancer dans ces conditions. Mais ce n'était pas la meilleure étape, les ascensions seront plus longues dans les deux prochaines journées. J'ai toujours dit que j'allais attaquer au maximum, alors je vais continuer de le faire. Quand Rafal Majka a cassé sa chaîne (ndlr : dans Péguère), il était en train d'imposer un gros rythme à l'avant de notre groupe. Ensuite, je me suis retrouvé avec les coureurs de l'équipe Jumbo, qui ont en plus récupéré Van Aert. »

David Gaudu (FRA/Groupama-FDJ) - 18eme de l'étape

« C'est dommage que Valentin (Madouas) termine deuxième. Je lui avais dit hier : demain c'est pour toi. Mais Hugo (Houle, le vainqueur) fait un énorme numéro, bravo à lui. Il reste encore de belles journées devant nous, on n'arrive pas à concrétiser dans les échappées mais l'équipe tourne vraiment bien. Je me retrouve devant, je remonte un peu au (classement) général, on n'est pas loin de jouer la gagne, c'est un plaisir d'être dans ce Tour de France. Je n'avais pas des super jambes aujourd'hui, mais ça passe encore. Il faudra une petite part de chance pour monter sur le podium. Après, personne n'est à l'abri d'un jour sans, que ce soit moi, Geraint Thomas ou un autre. J'espère que le meilleur va arriver. »

Romain Bardet (FRA/DSM) - 36eme de l'étape

« Je n'ai pas vraiment d'explication. J'étais super fébrile, j'avais des frissons, les tempes qui tapaient. J'avais rien, j'étais complètement à côté de la plaque. J'étais collé, complètement cuit. C'était vraiment une de mes pires journées depuis un petit moment. C'était un calvaire. Je tire un grand coup de chapeau à mes équipiers, sans eux, je pense que je ne finis pas l'étape. Il faut que j'essaie de me reposer surtout parce que je ne l'ai pas vu venir. Je me sentais prêt ce matin mais dès les premières accélérations j'ai complètement perdu pied. Ce n'est pas quelque chose dont j'ai l'habitude donc c'est difficile à encaisser. »

Sources : Site officiel du Tour de France et AFP.

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