Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 01 décembre 2024 à 20h35
S'ils ont écrasé le relais masculin disputé ce dimanche à Kontiolahti, les biathlètes tricolores ont un temps pu croire à un sans faute inédit dans l'histoire de la Coupe du Monde. Les deux pioches sur le dernier tir leur laisse une pointe de déception.
Il y avait les Bleus et les autres ce dimanche à Kontiolahti. Le quatuor tricolore a dominé de la tête et des épaules le premier relais masculin de la saison de Coupe du Monde, notamment grâce à une adresse au tir rarement vu dans la discipline. En effet, jusqu'au tout dernier passage devant les cibles, l'équipe de France avait réalisé un sans-faute et le 40 sur 40 était à portée de main. Mais, comme l'a confié Emilien Jacquelin au micro de la chaîne L'Equipe, « il y a malheureusement deux pioches ». En effet, le natif de Grenoble a tremblé au moment de conclure et a dû utiliser deux balles supplémentaires pour blanchir ses cinq cibles. Et il ne le cache pas, la possibilité de réaliser un sans-faute inédit dans un relais a joué. « Ça commençait à me trotter dans la tête, a-t-il ajouté. Quand Eric Perrot me passe le relais, au lieu d'essayer de ne pas y penser, j'étais plus à essayer d'accepter le fait que ça pouvait arriver. Je suis resté concentré sur le premier tir, j'ai fait ce que j'avais à faire. Mais j'avoue que, si je n'y ai pas forcément pensé sur le deuxième tour, j'ai senti un haut-le-cœur à trois mètres du tapis où je me suis dit qu'il y avait ça aussi. »
Perrot : « Un peu de frustration »
Dès lors, l'objectif était de ne pas « planter le relais » avec un potentiel tour de pénalité qui aurait remis la Norvège dans le jeu. « Les pioches étaient compliquées à mettre, a concédé Emilien Jacquelin. Dès fois, ce n'est pas évident d'avoir autant d'avance. Tout est bien qui finit bien. Ils ont été monstrueux. » Eric Perrot, quant à lui, n'a pas caché qu'il y a « un peu de frustration », mettant cela sur le fait que les biathlètes tricolores sont « tous un peu pointilleux, un peu perfectionnistes ». Mais il comprend toutefois les difficultés de son coéquipier dans une telle situation. « Il y a beaucoup de pression sur Emilien Jacquelin lors du dernier tir, a-t-il affirmé Je pense que pas beaucoup de monde se rend compte de cela. Le fait d'avoir une minute d'avance, c'est encore plus compliqué. Le plus important est d'avoir écrasé la course. » Entraîneur de tir de l'équipe de France masculine, Jean-Pierre Amat a résumé la journée en confiant qu'il y a « bien sur du bonheur mais aussi de la frustration » car « c'est passé tellement pas loin ». Quentin Fillon Maillot, pour sa part, se contente du résultat. « Le principal, c'est de gagner, a-t-il affirmé. Après, on marque l'histoire si on peut. » Et, du côté de Jean-Pierre Amat, il y a toujours cette idée derrière la tête mais il assure que les Bleus vont « garder ça pour une grande occasion ». Le message est passé.