Nicolas Kohlhuber, Media365 : publié le vendredi 22 janvier 2021 à 22h04
La descente de Kitzbühel a été marquée par la terrible chute d'Urs Kryenbühl. Alors que le Suisse souffre d'une commotion cérébrale, d'une fracture de la clavicule droite et d'une déchirure des ligaments du genou droit, l'organisation de la course autrichienne a été pointée du doigt.
Alors que Beat Feuz est enfin venu à bout de la malédiction qui le privait de victoire à Kitzbühel, son compatriote Urs Kryenbühl a eu beaucoup moins de réussite. Le Suisse a été victime d'une terrible chute. Pendant plusieurs minutes, la descente de Kitzbühel avait été interrompue pour permettre aux médecins d'intervenir puis de l'héliporter vers l'hôpital le plus proche. Ce vendredi soir, la fédération suisse de ski a annoncé que le skieur de 26 ans allait rester une nuit en observation à l'hôpital. Il souffre d'une commotion cérébrale, d'une fracture de la clavicule droite et d'une déchirure des ligaments du genou droit. Un bilan lourd qui devrait précipiter la fin de sa saison. Mais cela aurait pu être encore plus grave pour le Schwytois. Arrivé à plus de 145 km/h sur la dernière bosse de la Streif, il a été déséquilibré vers l'avant. Celui qui avait fait troisième à Val d'Isère et Bormio un peu plus tôt dans la saison est tombé la tête la première et a glissé sur plusieurs dizaines de mètres. Sa course s'est achevée dans l'aire d'arrivée, le symbole de la violence de la chute.
Il n'a pas été la seule victime de cette piste qui est réputée pour sa dangerosité. L'Américain Ryan Cochran-Siegle a aussi eu besoin de l'intervention de l'hélicoptère des secouristes. Il s'en est tiré avec une fracture à une vertèbre cervicale. Ce lourd bilan humain interpelle. Aurait-il été possible d'éviter autant de dégâts ? Pour le Français Johan Clarey, la réponse est oui. Après sa chute à l'entraînement, il avait interpellé les organisateurs au sujet de la dernière bosse. Dans une interview accordée à Ski Chrono, le quatrième de la descente est revenu sur la responsabilité des organisateurs de la course. « Je suis en colère contre l'organisation et contre la FIS. Ça fait deux jours qu'on demande à racler la dernière bosse, qui est trop longue. On fait 80 mètres, on arrive à 145 km/h dessus... On demande à la racler et tous les matins à la reconnaissance elle n'est pas abaissée. Ils mettent deux coups dessus, mais ce n'est rien ! Il fallait baisser d'au moins 5 à 10 cm. Je trouve qu'ils sont fautifs là-dessus. C'est une erreur parce qu'on l'a tous demandé, on l'a tous fait et rien. Je suis en colère.» Les organisateurs se sont finalement exécutés à l'issue d'une course qui a été définitivement interrompue après le passage des 30 premiers dossards. C'était trop tard pour Urs Kryenbühl et Ryan Cochran-Siegle mais cela devrait rassurer les autres skieurs avant la suite du week-end.