Paris 2024 - Judo : Nomis fait le bilan et tire la sonnette d'alarme

Paris 2024 - Judo : Nomis fait le bilan et tire la sonnette d'alarme ©Icon Sport, Media365
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Mathieu Warnier, Media365, publié le dimanche 04 août 2024 à 10h30

Alors qu'il s'est satisfait d'avoir vu les judokas français atteindre l'objectif fixé à dix médailles lors de Paris 2024, le président de la Fédération Française de judo regrette le fait que les Bleus n'aient remporté que deux titres olympiques et annonce du changement.

Le judo français a conclu Paris 2024 en apothéose. Au bout du suspense et grâce à son leader Teddy Riner, les Bleus ont arraché un deuxième titre olympique par équipes consécutif, la dixième médaille du clan tricolore. Un bilan en ligne avec l'objectif fixé par le président de la Fédération Française de judo Stéphane Nomis, que certains voyaient trop ambitieux. « J'assume d'avoir pris ce risque, a-t-il confié dans un entretien accordé au JDD. C'est une manière de dire à chacun des sélectionnés qu'on croit en lui et de le pousser à se sublimer. » S'il assure que l'équipe de France a « un très bon bilan », le patron du judo français concède qu'« une seule médaille d'or en individuel, ce n'est pas suffisant ». Stéphane Nomis fait le constat que le judo s'internationalise toujours plus avec « dix pays différents qui ont décroché un titre, c'est du jamais-vu ». Il sonne d'ores-et-déjà la sonnette d'alarme, exigeant de « se remettre en question rapidement pour rester compétitifs à Los Angeles dans quatre ans », faute de quoi le bilan pourrait être bien différent.

Nomis : « On a lancé une nouvelle dynamique »

Les épreuves organisées à l'Arena Champ-de-Mars a notamment vu l'équipe de France masculine remporter quatre médailles en individuel, un total qui n'avait plus été atteint depuis Sydney. Une réussite qui arrive en réponse aux Mondiaux 2022 manqués, présentés par Stéphane Nomis comme « un échec total » l'ayant poussé à « renouveler le staff et de nommer Baptiste Leroy à la place de Larbi Benboudaoud ». « Ces choix ont été critiqués, certains athlètes n'en voulaient pas, mes cadres techniques menaçaient de faire grève, même le ministère des Sports s'en est mêlé, s'est remémoré le président de la fédération. Mais on a lancé une nouvelle dynamique basée sur le travail, un discours très cash avec les athlètes, et la recherche permanente de la haute performance. » Stéphane Nomis met également en avant « la collaboration active avec les entraîneurs de club », qui participent aux rassemblements de l'équipe de France à l'INSEP et ont apporté « de nouvelles énergies ».

Nomis : « Il y aura du changement »

Par contre, le bilan de l'équipe de France féminine sera le point noir de Paris 2024. Si les Bleues ont rapporté la bagatelle de cinq médailles, aucune d'entre-elles n'est allée chercher un titre olympique. « J'ai la meilleure équipe féminine de tous les temps, mais pas de médaille d'or, s'est lamenté Stéphane Nomis. Ce n'est pas possible. » Admettant que son équipe a « raté un truc », le patron du judo français évoque « des erreurs tactiques, un problème dans la préparation mentale, le coaching » pour tenter d'expliquer ces difficultés. Annoncées comme favorites dans leurs catégories respectives, Clarisse Agbegnenou et Romane Dicko ont dû se contenter du bronze avant une réaction. « Les athlètes ont commis des erreurs mais le staff a aussi sa part de responsabilité, ajoute-t-il. Nous allons analyser tout ça, au calme, et il y aura du changement, forcément. » Un bilan qui, s'il apparaît positif de prime abord, va pousser la Fédération Française de judo à une réaction afin de maintenir le statut des Bleus en vue de Los Angeles.

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