Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 24 novembre 2024 à 21h30
Malgré une monoplace loin de ses devancières et une ambiance parfois pesante au sein de son écurie, Max Verstappen a su faire front pour aller chercher son quatrième titre de champion du monde au terme d'une saison durant laquelle il n'aura pas été aussi souverain.
Max Verstappen a atteint son objectif. Une cinquième place à Las Vegas ce dimanche a fait le bonheur du Néerlandais, désormais quadruple champion du monde de Formule 1. Mais rien n'aura été épargné à celui qui est désormais l'égal d'Alain Prost et Sebastian Vettel au palmarès de la discipline. « Comme t'as pu le dire, avant je ne pouvais gagner qu'avec la voiture la plus rapide ! Cette année, c'est un peu différent ! » Cette petite pique du pilote Red Bull Racing au patron de l'écurie McLaren Zak Brown symbolise parfaitement une partie de cette saison 2024 de Formule 1. En effet, contrairement aux deux dernières années, Max Verstappen n'a pas eu à sa disposition la meilleure monoplace puisque la course au développement a vu McLaren et Ferrari prendre l'ascendant lors de la deuxième moitié de la saison. Mais, avant cette bascule, les événements se sont succédés du côté de Milton Keynes. Il y a tout d'abord eu un volet extra-sportif avec les accusations de « comportements inappropriés » vis-à-vis d'une employée qui visaient Christian Horner. Les tensions nées de cette affaire ont provoqué des remous en interne et, surtout, des départs marquants.
Entre tensions internes et monoplace rétive
Adrian Newey va rejoindre Aston Martin quand Jonathan Wheatley va s'associer au projet Audi. Mais, sur la piste, il n'en a rien été. En effet, Max Verstappen et Sergio Pérez ont donné le ton avec deux doublés à Bahreïn puis en Arabie Saoudite. La contre-performance en Australie aura été vite oubliée puisque le Néerlandais s'est montré dominateur autant au Japon qu'en Chine. Toutefois, la cuirasse a commencé à se fendre quand Lando Norris a débloqué son compteur à Miami puis Charles Leclerc s'est imposé sur ses terres, à Monaco. Vainqueur entre-temps à Imola, Max Verstappen a eu le dernier mot lors d'un duel intense avec Lando Norris à Barcelone. A ce moment-là, le pilote Red Bull Racing ne savait pas qu'il devrait attendre un peu plus de cinq mois pour connaître à nouveau le goût de la victoire. Car l'écurie autrichienne s'est heurtée à un mur, celui du développement d'une monoplace complexe à exploiter en raison d'un concept proche de celui utilisé puis abandonné par Mercedes précédemment. Ce qui a notamment mis en grande difficulté Sergio Pérez, dont le dernier podium remonte au Grand Prix de Chine et dont les contre-performances ont coûté à Red Bull Racing une chance d'être sacré chez les constructeurs.
Verstappen a su serrer les dents
Malgré toutes ces difficultés et la montée en puissance de Lando Norris, qui a été son dernier rival, Max Verstappen a fait mieux que limiter la casse. En effet, il a su terminer systématiquement dans les six premiers pour prendre des points précieux, accrochant quatre podiums à Silverstone, Zandvoort, Singapour et Austin. Si la marge de 69 points acquise après Barcelone sa fluctué au fil des Grands Prix, la première place du natif de Hasselt n'a jamais réellement été mise en danger et ce grâce à une régularité digne d'un champion du monde. Mais surtout, ces difficultés ont mis en lumière la qualité du pilotage de Max Verstappen et sa démonstration de maestria dans le déluge d'Interlagos en a été une ultime preuve. Ce dimanche à Las Vegas, seul le fait d'atteindre l'objectif a motivé le pilote Red Bull Racing, comme les communications radio avec son fidèle Gianpiero Lambiase ont pu le montrer. Après un sacre contesté en 2021 puis deux saisons de domination outrancière en 2022 puis en 2023, cette quatrième couronne est celle d'un pilote au sommet de son art. Mais la concurrence est à l'affût et la continuité réglementaire pourrait offrir une incertitude encore plus grande en 2025.