Paul Rouget, Media365 : publié le lundi 02 septembre 2024 à 14h03
Première athlète ouvertement transgenre à participer aux Jeux Paralympiques, la sprinteuse italienne et malvoyante Valentina Petrillo, qualifiée pour les demi-finales du 400 m T12, a ressenti "beaucoup de gentillesse" au Stade de France.
Elle a déjà réussi son pari. Première athlète ouvertement transgenre à participer aux Jeux Paralympiques, la sprinteuse italienne malvoyante Valentina Petrillo (50 ans) s'est qualifiée pour les demi-finales du 400 m T12 lundi matin au Stade de France. Avec un temps de 58"35, elle a terminé deuxième de sa série, derrière la Vénézuélienne Alejandra Paola Perez Lopez (56"97). Et elle a ensuite avoué qu'elle craignait l'accueil du public de l'enceinte dyonisienne, alors que les JO de Paris avaient notamment été marqués par de propos transphobes envers la boxeuse algérienne Imane Khelif. "J'ai eu peur, une grande appréhension mais quand je suis arrivée au stade je me suis sentie mieux. Je ne vois pas bien mais sur ma peau je sens beaucoup de joie et de la gentillesse de la part de tout le monde, de tout le stade", a-t-elle ensuite confié, rapporte RMC. "C'est bien pour moi mais aussi pour toutes les personnes dans le monde qui veulent être libre", savoure-t-elle encore.
"Je croyais être seule au monde"
Né homme et d'abord prénommé Fabrizio, Valentina Petrillo a effectué sa transition pour devenir une femme en 2017. "Quand j'étais un homme, je n'étais pas moi-même. Je courais toujours avec le frein à main", avoue-t-elle à l'AFP, confiant par ailleurs au Monde qu'elle "détestait" son corps masculin : "Je sens que je suis une femme depuis que j'ai 5 ans, mais à l'adolescence je me suis résignée car je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Je croyais être seule au monde dans ce cas." Touchée à 14 ans par une dégénérescence maculaire génétique causant une perte progressive de la vision, elle a pratiqué le futsal pour malvoyants. Et surtout le para-athlétisme, elle qui rêve d'imiter son illustre compatriote Pietro Mennea, sacré sur le 200 m aux Jeux Olympiques de Moscou en 1980. Une distance sur laquelle elle va également concourir lors de ces Jeux parisiens.