Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 15 juillet 2021 à 12h03
Avant le coup d'envoi de British Open dont il sera l'un des grands favoris, Jon Rahm marque les esprits par son mental. Un aspect qui avait permis au golfeur espagnol de remporter l'US Open en juin.
Avant le British Open, Jon Rahm fait partie des favoris. Evidemment, l'Espagnol a frappé les esprits fin juin en s'adjugeant l'US Open, deux semaines après avoir été testé positif au Covid-19. Il caracolait alors en tête au Mémorial après le 3eme tour et avait dû abandonner. « Mon dieu, il m'est encore difficile d'expliquer ce qui m'a traversé l'esprit à ce moment-là, se souvient à propos de ce moment-là le golfeur dans L'Equipe, jeudi matin. Ça ne m'a pas dérangé d'un point de vue golfique. Je savais que je jouais très bien et que si j'avais continué le dimanche je me serais senti aussi à l'aise. Mon unique préoccupation, c'était ma famille, d'être sûr que tout allait bien pour eux et, une fois rassuré, mon objectif était de me soigner pour être prêt, au moins mentalement, pour l'US Open. Quand je suis arrivé sur le tournoi, parce que je n'avais pas vraiment pu m'entraîner, j'avais une excuse si je jouais mal, s'amuse Rahm. Ça m'a enlevé un peu de pression. Et le dimanche à Torrey Pines, j'ai senti que c'était mon jour après tout ce qui s'était passé. »
Rahm a « basiquement laissé faire le feeling »
Jon Rahm, c'est un sacré mental. L'Espagnol l'avait prouvé à l'US Open en réalisant deux derniers putts de légende aux trous n°17 et 18. « L'aspect mental est intervenu plus tôt durant le tour, au trou n° 9 quand j'ai cru que mon drive était hors limites à gauche, détaille-t-il. Je ne me suis jamais énervé car je n'en étais pas certain. J'ai avancé et après avoir pu me dropper sans pénalité, j'ai réussi à faire birdie dans cette situation compliquée. Tandis que ces deux derniers putts, je me suis donné une chance de les réussir. Je ne dirais pas que je l'ai fait de manière automatique, mais j'ai basiquement laissé faire le feeling. Je n'avais rien à perdre, j'avais l'opportunité de prendre le score et de mettre la pression sur les gars derrière moi. Mentalement, j'avais donné beaucoup plus un peu plus tôt dans la partie. »
Jon Rahm travaille avec son préparateur mental Joseba Del Carmen, depuis sept ans. « C'est beaucoup d'échanges par sms ou via Facetime, énumère l'Espagnol. Constamment. Mais c'est un boulot sur moi-même. On ne parle pas uniquement de golf. C'est un coach de vie, donc ça consiste d'abord à m'améliorer en tant que personne. J'essaye plus d'être un bon mari ou un bon père qu'un meilleur golfeur. Car tout ce que je ferai dans ma vie se traduira sur le parcours. C'est moins conventionnel que ce qu'on peut imaginer de la préparation mentale, mais c'est pour moi ce qui fonctionne le mieux. »
Rahm : « La meilleure astuce que j'ai trouvée, c'est de penser à ce que je ressens sur le moment »
Son secret « mental » reste difficile à expliquer, mais il faut rester dans le moment présent, en gros. « Avec Joseba, l'objectif est de faire en sorte que les journées soient les plus longues possible. Enfant, à l'école, si vous n'aimez pas ça, que vous vous ennuyez, le temps vous paraît très long, souligne Rahm. Vous avez alors une conscience très forte de qui vous êtes et de ce qui se passe autour de vous. Mais quand vous vous amusez, le temps passe plus vite, n'est-ce pas ? C'est ça la clé. Plus vous êtes conscient de ce qui se passe dans l'instant, plus le temps ralentit. La meilleure astuce que j'ai trouvée, c'est de penser à ce que je ressens sur le moment. » Le numéro 2 mondial tentera se remporter un deuxième Grand Chelem au Britsih Open, dernière levée majeure de l'année.