Aurélien Canot, Media365, publié le mardi 17 septembre 2024 à 13h32
Longuement interrogé ce mardi sur France Inter, Teddy Riner, dévoilant au passage quelques secrets de son sport, a avoué qu'il aimerait beaucoup retrouver en finale à Los Angeles lors des JO 2028 le Japonais Tatsuru Saito, à qui il avait fait vivre un enfer le mois dernier en finale du tournoi par équipes des JO de Paris 2024.
Martyrisé deux fois presque coup sur coup (le tirage au sort l'avait obligé à se présenter une nouvelle fois face au Français lors du combat décisif pour le gain de l'épreuve) par Teddy Riner en finale du tournoi par équipes des Jeux Olympiques de Paris 2024 le mois dernier avec à la clé une nouvelle médaille d'or pour le monstrueux Guadeloupéen et le judo français, Tatsuru Saito avait vécu ses deux défaites comme une humiliation telle que le jeune Japonais avait refusé dans un premier temps de rentrer dans son pays. Il a finalement consenti à le faire, mais sans pour autant digérer ce que lui avait fait vivre Riner le 9 août dernier. Et étant donné le sort réservé au Japonais par le Français sur le tatamis de la Champ-de-Mars Arena, pas sûr qu'il soit pressé de retrouver son bourreau de sitôt. Le désormais quintuple champion olympique, lui, en rêve. Il ne s'en est pas caché ce mardi au micro de France Inter, où il a avoué qu'il espérait vivement retrouver Sato en finale des Jeux de Los Angeles en 2028. "C'est lui qui va me poursuivre et j'espère de tout cœur que ce sera lui (...) Cela doit être hyper difficile ce qu'il vit : être dans les pas de son père champion olympique et malheureusement, il tombe contre un salopard comme moi (rires) (...) Mais il est rentré déjà (au Japon), ça, c'est bien (...) Et les règles du jeu, c'est qu'il faut un gagnant et un perdant et il n'a pas perdu contre n'importe qui."
Riner : "Quand il tape le tapis des deux épaules, c'est le bonheur !"
Vous l'aurez compris, l'extra-terrestre de la catégorie des lourds n'a pas revu sa position : dans quatre ans, il visera de nouveau l'or olympique, même si ce sera évidemment pour la dernière fois. "On a un petit côté sado, parce qu'il fat aimer souffrir et que le sport n'est pas facile du tout. Le sport, c'est dur. Arriver à ce niveau-là, ça l'est aussi." Et si Riner, élevé samedi dernier par le président de la République Emmanuel Macron au grade de Commandeur de l'ordre national du mérite, refuse de dire que son mouvement est parfait - "Je ne peux pas dire ça, mais plutôt que ce que j'ai travaillé a marché et que quand je le regarde, c'est beau à voir" - d'évoquer ce pied qu'il prend à chaque fois qu'il met son adversaire hors-course. "Il y a ce moment où on arrive à déséquilibrer son adversaire, et quand on sent que le mouvement est rapide, précis, qu'il y a de la vitesse et qu'on sent qu'on va mettre ce ippon, c'est une fierté et quand il tape le tapis des deux épaules, on sait que c'est le mouvement parfait et c'est du bonheur ! (...) J'ai regardé ma finale et sur le moment où je décolle le Coréen et que je l'accompagne au sol, j'étais déjà debout en train de célébrer, car je savais que c'était un ippon". Le meilleur judoka de tous les temps donnerait tout pour revivre la même joie dans quatre ans, et plus encore contre Sato.