Axel Allag, Media365, publié le jeudi 09 mars 2023 à 21h30
L'aventure de Corinne Diacre à la tête des Bleues s'est achevée ce jeudi après une forte fronde de certaines joueuses cadres. Avant cette fin inévitable, elle a été la première femme à diriger une équipe professionnelle masculine dans l'Hexagone, à la tête du Clermont Foot.
Une fin attendue mais brutale quand même. En fonction depuis le 30 août 2017 en tant que sélectionneure des Bleues, Corinne Diacre a été remerciée par le Comex de la FFF, ce jeudi 9 mars. C'est dans le chaos qu'elle a dû être évincée après la fronde de joueuses cadres - Wendie Renard, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, Cette fin tragique laisse forcément un goût amer tant la carrière de Diacre avait un caractère spécial jusqu'alors. Du côté du rectangle vert, elle a d'abord été une défenseuse centrale d'expérience en D1 (plus de 300 matches) et en équipe de France (totalisant 121 sélections), chez qui elle a été capitaine à 69 reprises.
Une pression forte à Clermont due à son genre
Dès 2006 et sa retraite des terrains, poussée par une grave blessure au genou, Diacre s'est dirigée vers la carrière d'entraîneuse. D'abord, elle a officié en tant qu'adjointe chez les Bleues au sein du staff de Bruno Bini (2007-2013) avant de passer trois saisons à la tête de l'équipe féminine de l'ASJ Soyaux (2010-2013). Sa véritable explosion médiatique s'est déroulée à l'été 2014. Le président du Clermont Foot, pensionnaire de Ligue 2, se montre alors déterminé afin que le club soit le premier à nommer une femme à la tête d'une équipe professionnelle. C'est la Portugaise Helena Costa qui a été choisie en première option avant de quitter son poste à peine arrivée et Diacre - intronisée le 28 juin - a ensuite pris la barre avec une joie importante. "Je ne pouvais pas refuser. Je savais que, en acceptant, je serais perçue comme la seule femme dans un univers masculin, et c'est exactement ce qui s'est passé. De mon point de vue, Clermont avait besoin d'un coach et ils m'ont recrutée à ce poste. Ce sont les médias qui ont davantage parlé de moi en tant que femme qu'en tant que coach", disait-elle à l'époque. A l'aube de sa 4ème saison, elle quitte alors le Clermont Foot.
Les Bleues, un échec trop important ?
En 2017, elle succède à Olivier Échouafni à la tête de l'équipe de France féminine avec le Mondial 2019 à l'horizon. Mais sur le plan sportif, l'élimination face aux championnes du monde américaines au stade des quarts de finale est un véritable coup dur. Cela avant, donc, que la fronde menée par les joueuses ne scelle son sort à la tête des Bleues. Son image, parfois décrite comme autoritaire, n'est il est vrai pas la meilleure publicité pour elle. Prolongée jusqu'en 2024 par Noël Le Graët en août dernier, dans la foulée d'un Euro terminé en demi-finales, elle a été renversée par certaines cadres. "Si la FFF reconnaît l'implication et le sérieux de Corinne Diacre et son staff dans l'exercice de leur mission, il apparaît que les dysfonctionnements constatés semblent, dans ce contexte, irréversibles", indique la FFF ce jeudi dans son communiqué. L'échec récent pourrait laisser une trace importante pour Diacre, qui a manqué de soutiens importants à quelques mois de la prochaine Coupe du monde féminine (20 juillet - 20 août 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande) qu'elle voulait disputer.