Bleues : Henry vide son sac et condamne Diacre

Thomas Siniecki, Media365 : publié le dimanche 15 novembre 2020 à 20h25

Les accusations d'Amandine Henry sont lourdes et traduisent le climat catastrophique au sein de l'équipe de France féminine. Corinne Diacre résistera-t-elle à cette nouvelle saillie de la capitaine, plutôt argumentée ?

La hache de guerre était déjà déterrée, Amandine Henry vient de l'envoyer en pleine figure de Corinne Diacre (sur Canal+), qui n'avait pas retenu sa capitaine lors du dernier rassemblement des Bleues, ce qui avait provoqué de sérieux remous - notamment de la part de ses coéquipières lyonnaises : "Son appel a duré quinze secondes, je m'en souviendrai toute ma vie. Si c'est un choix sportif, tu essaies de remobiliser ta joueuse, tu lui dis que tu reviendras à ton meilleur niveau... J'aurais pu accepter d'être remplaçante, mais c'est au-delà du sportif."

"Je voyais des filles pleurer, ça m'est arrivé aussi"

Amandine Henry explique avoir profité de la venue du président de la FFF, Noël Le Graët, à Lyon pour une remise de médailles après la Ligue des Champions, afin de l'alerter sur la situation très délétère avec la sélectionneuse. "Et ce n'est pas la première fois. En entretien individuel, je n'ai pas pu dire à la coach que j'avais été épanouie à 100% lors de la Coupe du Monde. Je voyais des filles pleurer dans leur chambre et ça m'est arrivé aussi, car j'avais envie de vivre ce Mondial mais c'était un chaos total. C'était l'atmosphère, le management, l'ambiance générale... Ce n'est pas beau à dire, mais lorsque la sélection approche et que tu vois ton nom sur la liste, il y a deux sentiments qui se mêlent : la joie et la crainte."

D'après Amandine Henry, "certaines filles n'osent pas parler" et sont soulagées de voir les Lyonnaises le faire, de par leur statut. "Malheureusement, la relation de confiance est rompue avec la coach, confirme-t-elle. On aurait pu parler encore plus avec elle, puisqu'on n'a pas réussi... Je me remets en question aussi. Mais il y a un Euro, un Mondial puis des JO en France, il faut régler les problèmes. Et pas dans trois ans. Il faut qu'on mette tout à plat. Je prends un risque, mais si je n'avais pas pris la parole, je n'aurais pas pu me regarder dans un miroir. Si ça peut aider l'équipe de France, tant pis pour mon cas personnel."


Le président de la FFF a vite réagi, tentant de ménager la chèvre et le chou autant qu'il peut (pour L'Equipe) : "Chacun doit faire un effort. Etre en conflit avec les meilleures joueuses de France, ce n'est pas durable. Je préfère quelqu'un de rigide qui gagne des matchs que quelqu'un de très souriant qui n'en gagne pas. On ne devrait pas avoir ce genre de problèmes à ce niveau-là. Les meilleures joueuses, ça ne devrait pas être compliqué à diriger. Elles sont intelligentes. Ce conflit-là devrait être gérable, mais ce n'est pas très bien. Les joueuses devraient garder un droit de réserve par rapport à la Fédération."

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