Patrick Juillard, Media365, publié le vendredi 05 avril 2024 à 19h30
Le ministre camerounais des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, a longuement répondu à Samuel Eto'o, le président de la Fédération opposé à la nomination du nouveau sélectionneur des Lions Indomptables.
Nouvel épisode ce vendredi dans la guerre de pouvoir que se livrent le ministère des Sports et la Fédération camerounaise de football autour de la nomination, contestée par l'instance dirigeante, du nouveau sélectionneur des Lions Indomptables, le Belge Marc Brys. Dans une correspondance diffusée par divers médias camerounais, le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, répond à la Fécafoot et à son président, Samuel Eto'o. Avec tout d'abord un rappel, comme pour souligner ce qui s'apparenterait donc à un crime de lèse-majesté. : la décision contestée par l'ex-Pichichi a bénéficié « du Très Haut Accord de Monsieur le Président de la République ».
Le dialogue de sourds se déplace ensuite sur le plan juridique. Quand Samuel Eto'o mettait en avant l'article 3/1 du décret du 26 juillet 2014, portant organisation et fonctionnement des sélections nationales de football, le représentant du gouvernement s'appuie lui sur la convention entre le ministère et la Fécafoot du 5 février 2015. Ce dernier donne « la pleine et entière latitude à l'Etat de recruter et de mettre des encadreurs à la disposition des sélections nationales de football. » Un mécanisme qui, poursuit le ministre, « a dans un passé récent, permis le recrutement (...) des staffs conduits par MM. Clarence Seedorf, Toni Conceiçao et Rigobert Song (...) sans que cela n'ait suscité la moindre polémique ou tentative d'obstruction de la part de la Fécafoot. »
Des candidats aux prétentions salariales exorbitantes ?
Après un rappel des « résultats relativement médiocres des Lions Indomptables depuis le premier trimestre 2022 », en particulier la « débâcle » enregistrée à la CAN 2023, terminée par une élimination sans gloire ni discussion en huitièmes de finale de l'épreuve par le Nigeria, futur finaliste, le ministre assure que les trois entraîneurs proposés par Samuel Eto'o pour remplacer Rigobert Song avaient pour point commun de présenter des prétentions salariales exorbitantes, autrement dit « des montants excessifs jamais payés à un quelconque entraîneur dans l'histoire des Lions Indomptables. » D'où le choix du Belge Marc Brys, aux exigences en rapport avec les moyens du pays.
Le temps n'est plus aux tergiversations, à en croire cette lettre. « Au regard de l'imminence des prochaines échéances (...), début juin, le ministère (...) a déjà pris toutes les dispositions (...) pour l'entrée en fonction du nouveau sélectionneur », prévient Narcisse Mouelle Kombi. Et de conclure en rappelant la « prévalence de l'intérêt supérieur de la nation, dont les Lions Indomptables sont l'un des plus emblématiques porte-étendards » au-delà des « considérations particularistes ou individualistes ». La balle revient donc dans le camp de Samuel Eto'o.