Juba Touabi, Media365, publié le mardi 24 décembre 2024 à 14h22
La réforme des règles de transfert initiée par la FIFA, en réponse à l'affaire Lassana Diarra, suscite de vives critiques de l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP).
Bien que le syndicat reconnaisse certaines avancées, il estime que le cadre temporaire instauré par l'organisation reste largement incompatible avec les principes européens. Ce cadre temporaire, conçu pour stabiliser le marché des transferts avant le marché des transferts d'hiver 2025, introduit des mesures telles que la délivrance automatique des certificats internationaux de transfert (CIT). Toutefois, l'UNFP considère que ces ajustements sont insuffisants pour résoudre les problèmes structurels.
La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) avait invalidé plusieurs dispositions du règlement de la FIFA, notamment les articles 6 et 17, en les jugeant contraires à la liberté de circulation des joueurs. Selon l'UNFP, les nouvelles règles ne respectent toujours pas ces standards fondamentaux, exposant les joueurs à des décisions unilatérales et à une protection juridictionnelle limitée. L'UNFP critique également l'attitude de la FIFA, qu'elle considère comme autoritaire. L'imposition de nouvelles règles sans consultation approfondie des parties prenantes, ainsi que des initiatives telles que l'expansion du calendrier international ou la création de la Coupe du Monde des Clubs, renforcent l'opposition des syndicats et des autres acteurs du football.
L'UNFP veut plus de changements
Le syndicat regrette l'absence d'un Dialogue Social Européen inclusif, impliquant des organisations comme FIFPRO, l'ECA, les European Leagues, et l'UEFA. Pour l'UNFP, un tel dialogue devrait aborder des sujets fondamentaux tels que la santé des joueurs et la gestion de leur charge de travail, en plus des transferts. Face à ce qu'elle considère comme une réforme insuffisante, l'UNFP a lancé plusieurs actions juridiques. Une plainte a été déposée auprès de la Commission européenne, tandis que des procédures sont en cours devant le Tribunal de l'Entreprise de Bruxelles. Une "class action" est également envisagée pour obtenir des réparations financières pour les joueurs ayant subi des préjudices en raison des règles de la FIFA.
Pour l'UNFP, le cadre temporaire proposé par la FIFA n'est qu'une solution de court terme qui ne répond pas aux attentes des joueurs ni aux exigences européennes. Le syndicat appelle à une réforme plus ambitieuse et structurelle pour transformer durablement le marché des transferts. L'affaire Lassana Diarra, qui a mis en lumière les déséquilibres du système, reste une référence clé pour justifier ces revendications. Selon l'UNFP, une refonte complète du système est nécessaire pour garantir une régulation conforme à l'État de droit européen, tout en protégeant les droits des joueurs et en répondant aux réalités économiques du football.