Aurélien Canot, Media365, publié le mardi 19 décembre 2023 à 12h26
En marge de la première Mass Start de la saison, dimanche dernier à Lenzerheide, Siegfried Mazet, l'entraîneur français chargé du tir de l'équipe norvégienne, est revenu sur l'incroyable disqualification de Sturla Laegreid, privé de cette Mass Start pour avoir tiré dans un mur de sa chambre lors d'un entraînement qui se voulait à sec.
Tandis que Justine Braisaz-Bouchet, nouveau dossard jaune, illuminait de son talent toutes les courses auxquelles elle a participé ce week-end en Suisse, une sacrée mésaventure est arrivée à Sturla Laegreid. En marge de la Mass Start, la première de la saison, programmée dimanche, le Norvégien a envoyé une balle dans un mur de la chambre de son logement lors d'un entraînement à sec dont le principe-même est précisément de se servir d'une carabine, certes en visant un point sur un mur, mais sans que celle-ci soit chargée. Sauf que la carabine de Laegreid comportait encore une balle dans le chargeur. Quand le troisième de la poursuite la veille a tiré "à sec", un coup de feu est donc parti, et une balle s'est retrouvée dans le mur, heureusement sans faire de blessé. En revanche, le Norvégien, disqualifié sur le champ, a été privé de la Mass Start de dimanche, l'IBU, pour "violation de la règle" ayant confirmé la décision prise par la Fédération Norvégienne. Siegfried Mazet, l'entraîneur français en charge du tir des Norvégiens, a avoué en marge de cette première Mass Start de l'hiver qu'il n'en a pas dormi de la nuit. "Parce que ça (m)'a travaillé cette histoire".
Mazet : "Comment je l'ai su ? Assez étrangement"
Furieux, l'ancien coach de Martin Fourcade est ensuite revenu longuement sur La Chaîne L'Equipe sur les conditions dans lesquelles l'accident s'est produit. "On a pour habitude de toujours donner les dossards avec la boîte de balles, et on habite à 200 mètres d'ici, donc on a tout emmener là-haut. Sturla a préparé sa carabine avant le sprint, il a fait les chargeurs dans sa chambre, ce qui n'est pas bon normalement, il a fait autre chose également et il s'est dit qu'il avait un peu de temps pour faire un peu d'entraînement à sec et il s'est allongé dans le couloir - on a un tapis - il s'est mis en face d'un mur, il a enclenché un chargeur et une balle est partie dans le mur", raconte Mazet, très en colère également d'avoir uniquement appris les faits "vendredi soir assez tard, et un peu étrangement". Ce qui n'a rien arrangé au cas de Laegreid.
La police s'en mêle...
"Là aussi, il y a eu un problème de sa part", déplore l'intéressé, qui ne s'est pas gêné pour passer un savon à son biathlète - "Je lui ai dit que ça ne pouvait pas se passer comme ça" - tandis que la police s'est, elle, chargée de l'affaire. Heureusement sans suite. "La police est venue samedi soir, a fait une enquête, Sturla est allé à la station de police où un rapport a été fait, même s'il n'y aura pas de suite, car il n'y a pas eu de blessé." "C'est très grave ce qu'il s'est passé", insiste cependant Mazet, qui en profite pour rappeler les règles à respecter. "J'ai eu trois mauvaises expériences et trois fois dans les conditions d'entraînement à la maison à sec, jamais sur un pas de tir. Si on a voulu le dire, c'est pour rappeler à tous les biathlètes que ça reste des armes à feu et que ça reste très dangereux." En espérant que Laegreid ait retenu la leçon cette fois.