Fabien Le Floc'h, Media365 : publié le lundi 17 juin 2024 à 22h08
La Géorgie va faire ses grands débuts à l'Euro ce mardi face à la Turquie (18h). Une participation historique à laquelle le sélectionneur français Willy Sagnol n'est évidemment pas étranger.
Au moment d'entrer sur la pelouse du Signal Iduna Park de Dortmund, Willy Sagnol se rappellera peut-être du parcours incroyable qu'il réalise depuis sa nomination à la tête de la sélection géorgienne, en février 2021. Sous les ordres de l'ancien international français, la Géorgie connaît une irréelle ascension et va disputer le premier match de son histoire dans une grande compétition internationale, ce mardi face à la Turquie (18h). Une qualification pour l'Euro 2024 historique qui a bouleversé le Français. « Au niveau émotionnel, cette qualification à l'Euro vaut autant que ma victoire en Ligue des champions avec le Bayern Munich (en 2001 face à Valence, ndlr), a-t-il confié récemment à L'Equipe. Je la considère comme un titre. C'est mon premier trophée d'entraîneur. »
Pas de « génération dorée »
Au moment de la prise de fonctions de Willy Sagnol, la Géorgie pointait à la 98eme du classement FIFA et semblaient à des années-lumières du gratin mondial. Mais l'ancien coach de Bordeaux a lancé un véritable chantier dans le football géorgien. « Ils m'ont pris aussi pour faire le sale travail, explique-t-il sans détour. (...) On m'a dit qu'il y avait besoin de changement mais je savais que c'était moi qui allais prendre les coups ! Il fallait une capacité de résilience pour enclencher le processus. Il fallait que je change les joueurs par rapport à leur perception de la performance. » Celui qui va devenir le premier entraîneur français à diriger une sélection autre que les Bleus à un Euro y parvient, et rapidement.
Au terme d'un long travail, que ce soit pour observer ses joueurs ou mettre en place son projet, Willy Sagnol a su constituer un noyau dur d'une quinzaine de joueurs pour travailler sereinement et parvenir à ses fins. Il a ainsi participé à l'éclosion de Khvicha Kvaratskhelia (Naples), Georges Mikautadze (Metz) ou du gardien Giorgi Mamardachvili (FC Valence). « Ce sont tous des gars qui aiment leur pays par-dessus tout, confie-t-il. J'ai beaucoup d'estime et de respect pour eux. » Même s'il refuse le terme « génération dorée » souvent employé, le Français peut compter sur ces joueurs qui donneront tout pour faire briller leur pays, avec l'espoir de rendre fiers les 3,7 millions de Géorgiens restés au pays. Willy Sagnol a déjà réussi cette mission, mais il rêve de faire encore plus.