Thomas Siniecki, Media365, publié le 27 octobre
Les Pumas et le XV de la Rose se disputent vendredi, au Stade de France (21h), la troisième place de la Coupe du Monde à la veille de la vraie finale.
En réalité, les retrouvailles entre l'Angleterre et l'Argentine à ce stade de la compétition étaient imaginables dès leur premier affrontement du tout début de la Coupe du Monde, il y a près de deux mois à Marseille, quand George Ford avait réussi un festival au pied pour offrir la victoire à des Three Lions (27-10) réduits tout le match à quatorze et qui semblaient alors en dessous de tout. Au vu du fameux tableau très déséquilibré, c'était une vraie possibilité, mais on n'avait toujours pas pu jauger de la faiblesse encore plus importante de la poule C. Depuis, l'ouvreur héros d'un soir a retrouvé le banc des remplaçants, au profit de l'intouchable Owen Farrell.
Isa : "On raisonne différemment. En 2015, on était effondrés"
Les Anglais comme les Argentins ont maximisé à fond leurs possibilités dans ce Mondial, particulièrement les Pumas qui sont constamment apparus sur un fil mais qui ont su retrouver leur grinta et surtout leur niveau pour écarter les Gallois en quarts de finale (29-17). Pour le XV de la Rose, la désillusion est tout de même logique, presque incroyable au vu de la proximité de l'exploit contre l'Afrique du Sud (16-15) qui ne s'est imposée qu'à moins de trois minutes de la fin. "Ils voudront nous battre", rappelle le deuxième-ligne Maro Itoje, bien conscient de cette volonté de vengeance. "Ce sera un gros match. Ce sont deux équipes qui donnent tout, deux bonnes équipes de très haut niveau qui veulent se racheter après une défaite."
Une idée de "revanche" confirmée d'ailleurs par le deuxième-ligne Pedro Rubiolo, tandis que son coéquipier en troisième ligne Facundo Isa sait d'expérience la difficulté de ce match pour le bronze : "J'étais là en 2015 et je m'en souviens bien, je crois qu'on ne lui avait pas accordé l'importance qu'on aurait dû. Désormais, on raisonne différemment, le staff nous pousse à aller de l'avant en laissant de côté la demi-finale. On va jouer ce match à fond. En 2015, on était effondrés, touchés mentalement. L'équipe n'était pas prête au combat pour ce dernier match. Avec une équipe différente et des joueurs plus expérimentés qui ont connu ce cas de figure, l'équipe est préparée à se battre. Aussi bien physiquement que mentalement, j'ai le sentiment qu'on va être à la hauteur." Si le statut de favori d'une petite finale est proportionnellement inversé à la déception connue en demies, alors oui, l'Argentine a largement les faveurs des pronostics.