Euro 2024 - Géorgie : Sagnol, "insulté chaque jour par des idiots", monte au créneau

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Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 26 juin 2024 à 17h42

Willy Sagnol, malgré son travail exceptionnel à la tête de la sélection géorgienne, est la cible instrumentalisée de certaines critiques.

La Géorgie réussit un début d'Euro tout à fait honorable, avec un vrai bon match face à la Turquie malgré la défaite (3-1) puis son premier point historique pour sa première grande phase finale, devant la République tchèque (1-1), ce qui permet à Georges Mikautadze et ses coéquipiers d'être encore en course mathématiquement pour la qualification - même s'il faudrait un exploit contre le Portugal mercredi soir. Mais l'attaquant messin ne convainc visiblement pas tout le monde au pays, où sa titularisation est vertement tancée.

"Je suis entraîneur, rien d'autre"

Son sélectionneur français Willy Sagnol, qui n'a jamais laissé sa langue dans sa poche, est excédé et le fait savoir : "Je suis insulté tous les jours par des idiots, pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le football. C'est devenu politique et je ne peux plus l'accepter. Je suis entraîneur, rien d'autre. Qui joue ou qui ne joue pas, c'est ma décision. Désolé d'adopter ce ton, mais ça m'a mis de mauvaise humeur depuis deux jours." Sans entrer dans les détails, le contexte est devenu tendu en Géorgie avec un gouvernement de plus en plus proche de la Russie, ce que conteste une bonne partie du peuple. "Nous avons plus que onze joueurs, nous avons un effectif et certains changements seront nécessaires pour injecter plus de puissance et de fraîcheur, mais je ne vais pas changer l'équipe entière."

Pour le vice-champion du monde 2006, devenu ensuite entraîneur des Espoirs puis des Girondins de Bordeaux avant de bifurquer vers cette expérience inattendue mais ô combien réussie, "s'il y a même une toute petite chance de se qualifier, vous pouvez être sûr que mes joueurs feront tout pour " : "C'est déjà une victoire d'être là. Peut-être qu'on ne gagnera pas l'Euro, mais on a le niveau et on mérite de participer." Les Géorgiens avaient bénéficié des barrages Ligue des nations, dans la ligue C, pour vaincre le Luxembourg puis la Grèce (aux tirs au but) au mois de mars et ainsi valider leur ticket pour la phase finale en Allemagne. "Avant le début de la compétition, si on nous avait dit qu'on aurait toujours une chance de nous qualifier lors du dernier match, j'aurais signé sans hésiter. Mais désormais, c'est juste naturel d'en vouloir plus."

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