Aurélien Canot, Media365, publié le mercredi 31 juillet 2024 à 21h52
Naturalisée française en avril 2023, Anastasia Kirpichnikova (24 ans), entraînée par Philippe Lucas, a débloqué ce mercredi soir son compteur olympique en terminant deuxième de la finale du 1 500m derrière une Katie Ledecky encore intouchable.
Anastasia Kirpichnikova souhaitait absolument rendre à la France dès ces Jeux Olympiques de Paris 2024 tout ce qu'elle a fait pour elle depuis qu'elle est passée sous pavillon bleu, blanc, rouge. C'est désormais chose faite. Encore jamais grimpée sur le podium olympique dans sa carrière, l'ancienne nageuse russe naturalisée française en avril 2023, un an après le début de l'invasion des troupes russes en Ukraine, a débloqué mercredi soir son compteur olympique en décrochant la médaille d'argent sur 1 500m. Si Kirpichnikova a très vite compris comme toutes les autres nageuses qu'il n'aurait rien à espérer pour l'or, tant la légendaire américaine Kadie Ledecky, partie tout de suite seule à l'avant vers un huitième titre olympique (et nouveau record des JO à la clé), était intouchable, la nageuse prise en main par Philippe Lucas (à Montpellier puis à Martigues) et sa célèbre méthode une fois de plus récompensée après son arrivée en France a livré l'une des plus belles courses de sa vie dans cette lutte pour la deuxième place. Avec derrière elle comme la veille l'Italienne Simona Quadarella, le scénario ne demandait qu'à être le même, avec une Kirpichnikova, certes dépassée après sept cent mètres par l'Italienne, mais pour la devancer ensuite à la touche, en vitesse pure. La nageuse qui avait dû se contenter de la 5eme place lors des derniers Mondiaux a fait bien mieux.
Kirpichnikova : "Au-delà de mes rêves"
Montée en régime par rapport aux séries, Kirpichnikova ne cesse de créer l'écart sur sa rivale pour se rapprocher un peu plus de l'argent au fil des mètres dans le bassin de la Paris La Défense Arena. Et l'ancienne nageuse russe qui fait aujourd'hui partie de nos meilleures représentantes ne s'est pas arrêtée là. A coup d'accélérations, parfois fulgurantes, elle a fait exploser la double championne du monde et championne d'Europe, privée de podium au profit de l'Allemande Isabelle Gose. Cette dernière, comme Quadarella, espérait alors coiffer la Tricolore pour le bronze. Sauf que Kirpichnikova, un peu comme Ledecky seule à l'avant, était imbattable mercredi soir, le record de France, pulvérisée de huit secondes (15'40"35), n'y a d'ailleurs pas résisté. "Ce n'est même pas un rêve, c'était au-delà de mes rêves", a avoué la médaillée d'argent sur France Télévision et première médaillée féminine tricolore depuis Londres en 2012 en sortant de l'eau. La France ajoute une 25eme médaille à cette collection qui n'en finit plus de gonfler. Mais quelle soirée pour la natation française !