Vendée Globe : Vers un abandon de Beyou ?

Aurélie SACCHELLI, Media365, publié le jeudi 12 novembre 2020 à 14h33

Contraint de retourner aux Sables-d'Olonne pour réparer son monocoque Charal très endommagé, Jérémie Beyou, qui faisait partie des favoris du Vendée Globe, n'est pas sûr de repartir.

C'est un Jérémie Beyou abattu qui s'est exprimé sur le site officiel du Vendée Globe ce jeudi matin. Alors qu'il faisait partie des favoris de cette neuvième édition avec Alex Thomson (Hugo Boss), le skipper de Charal est contraint de faire demi-tour vers Les Sables-d'Olonne pour réparer son bateau, grandement endommagé. Il devrait arriver samedi matin en Vendée, mais il n'est pas sûr de repartir, car il sait qu'il n'a désormais aucune chance de l'emporter, sauf miracle. « Il y a pire quand on pense aux événements qui nous entourent, a reconnu le marin de 44 ans. Maintenant, quand tu es sportif de haut niveau, tu ne vis qu'au travers de ton objectif. Depuis 4 ans, je vis dans l'objectif d'essayer de gagner le Vendée Globe. Je suis à 100% là-dedans, je ne vois rien de ce qui existe autour. Quand ça s'arrête comme ça, brutalement, c'est super violent. C'est pour ça que j'ai mis tant de temps à faire demi-tour, j'aurais probablement dû faire demi-tour tout de suite, parce qu'aller passer le front avec le bateau dans cet état, forcément ça a fait d'autres dommages collatéraux mais je ne pouvais pas y croire. Le réveil est un peu dur. »

Un troisième abandon pour Beyou ?

Contraint à l'abandon sur le Vendée Globe en 2008-09 et en 2012-13, puis troisième en 2016-17 derrière Armel Le Cléac'h et Alex Thomson, Jérémie Beyou essaye de remonter au plus vite vers Les Sables. Il décidera ensuite comment envisager le reste de la course. « Là il y a toujours de la mer, je suis au portant dans une quinzaine de nœuds avec la mer de derrière donc ça va. De l'autre côté, bâbord amure, le safran commence à être bien abîmé, je ne peux pas aller très vite. Je pense arriver le 14 au matin. Pour la suite je ne sais pas... Le safran ça peut être changé, la barre d'écoute et la cloison, j'avoue que je ne sais pas trop. Honnêtement, je me réveille de 4 ans de préparation pour essayer de gagner le Vendée et ça c'est fini. Mon papa est parti à l'hôpital, il a fait un AVC une semaine avant le départ, j'ai complètement occulté tout ça. Forcément là, ça m'éclate un peu à la figure. Là, je ramène le bateau et je verrai après. Je ne sais pas, je n'en sais rien pour repartir. » Le sport est parfois cruel...

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